Mai 2029. Cela avait commencé cinq jours auparavant. Unaëlle s’était levée la première, étirée avec flegme dans un amas de draps brouillés. Elle avait papillonné des cils en couvant la chambre du regard. Le ronflement tranquille d’Aethrus, sous son lit. Et, en contrebas dans le lit superposé d’en face, les grognements adorables de Rogus. Un matin comme les autres, dans la demi-pénombre d’un dortoir étudiant ou rien ne semblait détonner. Et pourtant. Pourtant, le lit du haut en face d’elle était vide. Pas ce vide de la personne qui a quitté sa couche au cœur de la nuit pour aller assouvir une fringale nocturne, non. Le lit était fait, les draps tendus sur le matelas comme dans une chambre d’hôtel avec les plis encore marqués. Pas une note, pas un froissement, et surtout pas un signe de son occupante. Alertée, Unaëlle avait réveillé ses co-équipiers. Zircon n’était plus là.
Ils l’avaient cherchée, alors. Ils avaient pensé qu’elle se présenterait en cours, qu’elle était partie quelques heures pour prendre ce grand bain de solitude dont elle avait parfois besoin. La Faunus-scarabée restait le grand mystère de la team AZUR. Très secrète sur sa vie privée comme sur ses sentiments, elle avait mis quasiment un an à leur montrer réellement ses cornes d’insecte, à les laisser entrer doucement dans la sphère de sa confiance et de son amitié. L’équipe était pourtant soudée, unie, leurs liens mutuels indéfectibles s’étaient tissés en quelques mois. Aethrus était son parfait co-équipier, avec leurs Semblances assorties et la tendresse de leur relation. Rogus était son meilleur ami, avec ses taquineries muettes et ses idées farfelues qui tiraient à la rose bien des soupirs et des montées d’yeux au ciel. Zircon était là, indéfectible, inaliénable. Elle était là, elle écoutait, elle supportait, elle soutenait, elle appréciait, elle agissait, elle était le quatrième pilier de la nef, la quatrième roue du carosse, la quatrième saison de l’année. Zircon et sa veste de cuir. Zircon et sa chevelure bicolore. Zircon et ses secrets, ses failles invisibles qu’elle n’aurait laissé personne approcher, mais avec aussi ses rires, ces instants de complicité. Sauf que Zircon n’était plus là. Les garçons n’avaient pas senti immédiatement l’urgence de la situation. Unaëlle, si. Elle avait senti que rien de cela n’était normal, et que si elle était partie sans rien dire, c’était qu’elle n’avait plus rien à leur dire, c’était qu’elle ne reviendrait pas. Elle avait senti, à l’instant où elle avait posé les yeux sur ce lit qui n’avait pas été défait, qu’ils avaient perdu leur co-équipière. « Alors, les bleus, on a perdu son Z ? Vous allez faire des économies de papier, comme ça, au moins ! … vous allez vous appeler comment, maintenant ? La team AUR ? C’est quand même vachement nul. » Lugia les avait charriés, ainsi, au réfectoire. Unaëlle aurait pu la tuer. La clouer au sol et la rouer de coup, pour qu’elle arrête. Qu’elle arrête de parler de Zircon comme si ce n’était qu’un accessoire, un visage inconnu dans la foule. Zircon n’était rien de tout cela. Elle était leur co-équipière, leur amie, leur alliée. La frapper pour qu’elle arrête. La frapper pour arrêter. Arrêter de se demander pourquoi, où elle était passée, pourquoi elle n’avait rien dit, pourquoi est-ce qu’elle ne disait rien, pourquoi est-ce qu’elle ne reviendrait pas. Pourquoi, pourquoi, pourquoi. Unaëlle avait passé les nuits suivantes à se poser ces questions. Qu’est-ce qu’elle avait fait de mal ? Elle avait fait fuir sa co-équipière, et maintenant elle se retrouvait seule avec les deux garçons sur les bras et ses interrogations comme bloquées dans la poitrine.
Zircon n’était plus là. Zircon n’était plus là et, sur le plafond trop sombre de leur dortoir d’équipe, la rose voyait se dessiner et se redessiner un milliard de scènes de ces mois passés en commun. Cherchant la faille, l’instant où quelque chose aurait pu les avertir que leur amie allait partir. Allait les laisser. Allait les abandonner. Car, finalement, c’était ça, n’est-ce pas ? Zircon n’était plus là. Elle les avait abandonnés. Elle l’avait abandonnée. Des sanglots muets dans les yeux, des larmes vives dans la gorge et des cris qu’elle ne pouvait pousser, Unaëlle tourna dans son lit, pour discerner dans la pénombre la fragile silhouette de Rogus en-dessous de ce lit trop vide. Précautionneusement, pour ne pas réveiller le brun bucheron qui était de loin le plus gros dormeur, elle chuchota dans le noir : « Rogus … tu dors ? »
Aethrus Caeruleus Sujet: Re: The pieces of my heart are missing you. ♦ Aethrus, Unaëlle & Rogus Mer 10 Fév - 11:01
Un matin, Aethrus avait été réveillée par Unaëlle. Ce n’était pas la première fois, mais c’était assez rare pour ne rien préserver de bon. Immédiatement sur le qui-vive, le bucheron avait vu l’expression inquiète, paniquée même de sa co-équipière et cherchant l’origine de son inquiétude dans la pièce. Rogus émergé difficilement de sa nuit, comme d’habitude et Zircon…
Zircon ?
La Faunus n’était pas là. Elle était certes discrète, mais certainement pas lève-tôt au point d’être déjà à la bibliothèque à travailler.
Balayant la chambre du regard, Aethrus découvrit avec stupeur qu’il n’y avait plus aucune affaire de la jeune femme. C’était comme si elle n’avait jamais été là, elle n’avait jamais existé, n’était jamais entrée dans leur vie. Ce qui était absurde. Il devait bien y avoir une raison.
La Team AZUR avait alors entamé des recherches, demandant à tout le monde où était passé Zircon, allant dans ses cachettes, ses endroits qu’elle pensait être la seule à connaitre où elle aimait s’isoler et où son équipe ne venait jamais. Mais elle n’y était pas. Qu’elle soit partie sans rien dire était improbable, impossible, impensable. Il n’y avait aucune raison, ils n’avaient ressenti aucune différence dans son comportement, aucun signe avant-coureur.
Aussi simple que puisse sembler Aethrus, il était très sensible à l’était d’esprit de son entourage. Mauvais juge, il était cependant redoutable pour déceler ce qui n’allait pas quand ça n’allait pas. Mais là, il n’y avait rien. Aucun indice.
Les jours ont passés sans signe de Zircon. Aethrus était convaincu qu’elle reviendrait. Qu’elle réapparaitrait sans leur donner la raison de sa disparation et que tout redeviendra comme avant. Mais en attendant, la Team AZUR manquait un membre pour la plus grande joie de la Team VRML, leurs adversaires. Ils ne manquaient jamais une occasion de les charrier, de les provoquer et la disparition d’une bleue, comme on les appelait, ne fit qu’ajouter de l’eau à leur moulin.
Un jour, au réfectoire, VRML avait franchi le pas. Alors qu’AZUR déjeunait tranquillement avec leurs amis, VRML vint encore les provoquer, Lugia en tête.
Alors, les bleus, on a perdu son Z ? Vous allez faire des économies de papier, comme ça, au moins ! … vous allez vous appeler comment, maintenant ? La team AUR ? C’est quand même vachement nul.
Les mains d’Aethrus avait claqué sur la longue table, la faisant vibrer sur tout sa longueur et le bruit résonna dans toute la pièce, imposant un silence irréel.
Le bucheron se leva, une expression jusqu’alors jamais vu sur son visage. Large d’épaule, bien bâti, il n’était pas beaucoup plus grand que les autres étudiants, mais à cet instant, on l’aurait cru haut de trois mètres, immense mur de ténèbres. Il se tourna vers VRML. Lugia dressa son sourire narquois pour se cacher derrière, mais un pli soucieux était né sur son front.
Le g éant s’approcha d’elle et la domina de sa taille.
Toi. La voix d’Aethrus tendait plus vers le grognement. Tu vas fermer le claque merde qui te sert de bouche. Si tu parles encore une fois de Zircon, que tu parles encore une fois de mon équipe sur ce ton…
Il n’avait pas besoin de finir sa phrase. Ses mains tremblaient. Ce n’était pas un tremblement nerveux, mais quelque chose d’irréel. Rare était ceux connaissant la faculté qu’avait Aethrus de transmettre de l’énergie cinétique directement dans les objets. Pour l’équipe VRML, selon l’expérience de Maxes, Aethrus accumulait les coups pour les rendre. Pour AZUR, il était évident que si Aethrus posait les mains sur Lugia, la pauvre exploserait.
Maxes sauvait sa co-équipière et son équipe d’une fin atroce en attrapant Lugia et en l’emportant sans un mot et avec précipitation, vite suivi par les autres.
Le bucheron les regarda partir et fixa un moment la porte alors que les nuages d’orage quittaient son esprit.
Dans leur chambre, allongé sur son lit, sur le dos, Aethrus fixait le plafond. Sa respiration s’était faite profonde, lourde, puissante. Pourtant, il n’arrivait pas à dormir. La disparition de Zircon et le comportement de VRML faisait tourner dans son esprit des équations insolvables pour lui, une incompréhension complète, le parfait paradoxe.
Il entendit Unaëlle mais n’en fit rien.
Rogus Redlys Sujet: Re: The pieces of my heart are missing you. ♦ Aethrus, Unaëlle & Rogus Jeu 11 Fév - 21:13
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The piece of my heart are missing you
Feat. Unaëlle & AethrusLa partie qui nous manque
Mai 2029 :
Il y à 5 jours, il aurait dû prendre les choses aux sérieux comme Unaëlle, puis Aethrus l'avait fait. Il y à 5 jours, Zircon avait disparue... Tout d'abord les garçons du groupe pensèrent, et à juste titre, que la Faunus bicolore était momentanément partie comme elle en avait l'habitude, faire des choses de son côté, s'isoler, etc, et qu'elle ne tarderait pas à revenir. Après tout c'était bien dans son comportement, et elle l'avait déjà fait! La Hyène se rappelait très bien l'après-midi de perdue à chercher la Scarabée dans la forêt alors qu'elle s'était simplement assise sur une branche d'arbre pour pliée ces papiers en toute sérénité, un casque sur les oreilles. Alors, même face à l'instinct quasi maternelle d'Unaëlle qui insistait sur le faits que ce n'était pas normal du tout comme situation, Rogus prenait les choses à la légère. Les choses allaient rentrer elle-même dans l'ordre. Ca c'était toujours passée comme ça avec la Team AZUR, depuis qu'ils avaient trouver leur équilibre. Pourtant, il ne manquait pas d'indices pour se mettre lui aussi à douter du possible retour de Zircon. Plus aucune de ces affaires n'étaient présentes dans leur chambre... Rogus commença vraiment à se faire du soucis après avoir chercher Zircon dans l'académie et même dans la ville de Mistral avec ces deux amis sans avoir trouver ne serait-ce qu'un début de piste. Zircon semblait s'être tout bonnement... volatilisée! Elle avait beau avoir une personnalité bien à elle, Rogus l'avait d'emblée apprécier lors de leur rencontre dans la forêt lors du premier jour et de la première épreuve. En faite au début de la team AZUR, c'était là seule qui trouver plus ou moins grâce à ces yeux... Et apprendre par la suite qu'elle aussi était une Faunus ne les avait que rapprocher d'avantage.
Les provocations des VRML ne firent que mettre de l'huile sur le feu, lorsque les trois AZUR étaient en train de déjeuner avec dépit et quelques amis qui les aider dans leurs recherches concernant Zircon. Le trouble et la colère d'Unaëlle était écrite sur son visage, tandis que pour Aethrus, elle était quasiment palpable! Littéralement! Rogus le voyait à ces mains qui se troublaient à cause de sa Semblance. A un moment la hyène souhaita même que cela dégénère en petite guérilla de cantine. Mais Maxes réussit à calmer ces partenaires et ils partirent, non sans lancer quelques provocations et moqueries histoire d'avoir le dernier mot, une des spécialité de Regi' que Rogus abhorrait totalement. Le soir du cinquième jour, de retour dans la chambre des AZUR, qui n'était plus que trois, Rogus était en proie aux remords et aux interrogations. Peut-être que si Zircon était partie c'était parce qu'elle ne se sentait pas réellement intégrée ? Son silence et son calme qu'on prenait pour acquis n'était peut-être pas du tout ce que l'on croyait et que cela servait à cacher son trouble ? Ou peut-être qu'elle était partie pour une bonne raison! Elle était peut-être rentrée chez elle pour aider sa famille! Aucuns de ces partenaires ne savaient si elle en avait une ou pas, mais cela rester de l'ordre du possible! Elle avait peut-être prit un bateau pour une autre région et si il se rendait aux embarcadères, il trouverait peut-être sa destination! Ou alors on l'avait enlevée! Et si c'était le cas, les bleus devaient se mettre en action et racler le fond du panier de la racaille de Mistral pour trouver des informations! Rogus était prêt à tout pour retrouver Zircon. Mais est-ce que Zircon voulait réellement être retrouver par les AZUR ?
Le silence ambiant ainsi le brouhaha des pensées du Faunus furent briser par la douce voix d'Unaëlle qui s'éleva dans l'obscurité, lui demandant si il dormait. Rogus ne dormait pas. Il se retourna dans son lit pour être du côté d'Una et lui répondit sans tarder.
"-Non ... J'y arrive pas. J'me demande encore ce qui nous arrive et surtout comment on peut trouver une solution ... Elle peut pas être simplement ... partie. Il doit bien y avoir une raison." confia Rogus à son amie la plus proche tout en étant persuadé que leur chef d'équipe, qui vivait au rythme du soleil et se reposait une fois la lune levée, était en plein sommeil, ne doutant pas une seule seconde du contraire et qu'il pouvait être en train d'écouter ce que la hyène et la rose commençaient à se dire.
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Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: The pieces of my heart are missing you. ♦ Aethrus, Unaëlle & Rogus Mer 24 Fév - 18:10
Aethrus ne dormait pas. Aethrus ne dormait jamais. Jamais vraiment. C’était l’une des premières leçons qu’Unaëlle avait apprise sur lui, le premier jour. Lorsqu’ils reposaient sur la pierre, juste avant de retrouver l’autre partie de leur équipe. Au premier crissement des pierres, à la première voix élevée, la cognée gauche, ou droite, l’un des deux, était partie, venant éviter la petite Hyène avec la vitesse d’une fusée. Aethrus avait le sommeil léger, le sommeil de Chasseur, le sommeil du bucheron qui toujours a dû se défendre. Au moindre bruit, il s’éveillait. Ce n’était qu’une question d’instants avant qu’il se mêle à la discussion, sans doute. Mais elle n’était plus sûre d’en avoir envie. La colère que le bucheron avait manifestée, au réfectoire … elle suscitait autant de peur chez elle que d’admiration. A l’instant où Rogus parla, répondant à sa question, sourde, Unaëlle s’assit sur son lit, les jambes nues aux chevilles fines dépassant de sa robe de chambre. Assise sur le matelas trop dure, trempé encore des sueurs froides qui la tenaient éveillée depuis cinq jours. Epuisée, assommée, comme dans un mauvais rêve. Il fallait que ce soit un mauvais rêve. Elle avait besoin que ce soit un mauvais rêve. Qu’elle se réveille, et que son amie soit de retour, là. Aussi secrète et effacée qu’avant. Mais aussi rieuse, aussi présente, aussi acharnée à combattre. Elle avait besoin de Zircon. La gorge nouée de la rose ne laissa échapper qu’un croassement feule, maigre réponse à la question que lui posait le petit Faunus. « Je crois bien que si, Rog’s. Je crois … que c’est exactement ce qu’elle a fait. Elle est … simplement partie. » Un part d’elle ne voulait pas l’admettre, ne voudrait sans doute jamais l’admettre. Pourquoi est-ce qu’on quitte une équipe, comme ça, la nuit, sans rien dire ? Pourquoi est-ce qu’on ne prévient pas ? Qu’on ne laisse même pas un petit mot ? Quel genre d’amie pouvait faire ça ?
Le genre, murmurait une voix sombre en elle, qui n’a jamais été votre amie. Le genre qui faisait toujours semblant, de rire à vos plaisanteries, de combattre dans votre équipe, de participer aux échanges. Le genre qui n’est pas un loup, dans une meute, mais un ours solitaire dans la forêt. Le genre qui se moque bien de ce que vous ressentez. D’un mouvement de la tête, Unaëlle balaya cette idée. Non. Ce qu’elle avait vécu était réel. C’était réel. Ca devait être réel. Sinon … sinon, elle ne saurait plus quoi penser. Que pense-t-on d’une amie qui part, du jour au lendemain ? Non. Il n’y avait pas de sinon. Quelque chose était arrivé. Il y avait une raison. Il y avait forcément une raison. Cette raison, ils la trouveraient, en même temps qu’ils retrouveraient Zircon. Balançant les pieds dans le vide, la rose tenta de déglutir pour faire passer ce nœud dans sa gorge. Peine perdue. La tristesse était trop ancrée, ses pensées inarticulées comme sur le fil d’un funambule risquaient de briser l’équilibre qu’elle s’était construit pour elle-même. Les sanglots obstruaient ses poumons, et seul un minuscule filet de voix se trouva chemin dans la nuit. « Je … je sais plus quoi faire. Je sais même plus quoi penser. Je veux dire, je sais qu’elle était sans doute la moins bavarde, mais … s’il y avait eu quelque chose de grave, elle aurait pu nous en parler … je pensais qu’elle savait ça, au moins. » Entendant remuer sous elle, elle se laissa glisser au sol. Assise en tailleur sur le carrelage trop froid. Le froid, à travers sa chemise de nuit, lui rappelait que c’était réel. Tout était réel. Ce n’était pas un mauvais rêve. Leur amie ne reviendrait pas.
Aethrus Caeruleus Sujet: Re: The pieces of my heart are missing you. ♦ Aethrus, Unaëlle & Rogus Sam 27 Mar - 7:42
Dans la pénombre, Aethrus gardait le silence et le regard fixe. Immobile, son esprit avait cessé de vagabonder. Lui qui n’avait jamais de difficulté à dormir du sommeil du juste, n’arrivait plus à fermer l’œil depuis le départ de Zircon. L’homme ne trouver plus le repos, malgré ses efforts, pour retrouver leur compagnon disparu, ou pour se fatiguer dans le sport et l’entrainement. S’il avait connu la culpabilité par le passé, elle n’excédait pas celle d’une mauvaise blague ou d’une bêtise d’enfant. Aujourd’hui, il découvrait ce sentiment qui pouvait ronger les cœurs et fragilisait les esprits.
La disparition de la Faunus avait brisé quelque chose dans leur équipe, dans cette étrange synergie. Mais surtout, elle avait brisé quelque chose dans Aethrus. Le jeune homme était insouciant. Il était honnête, naïf et n’avait aucun secret. Si un problème avait point, il l’aurait remarqué. Il aurait dû le remarquer. Cette pensée tournait et retournait sans cesse dans son esprit. Il n’arrivait pas à s’en débarrasser.
Dans son village, il était assez rare qu’un secret reste secret longtemps. On ne se cachait rien, sans avoir besoin de tout se dire. Les gens se parlaient et cela suffisait à régler les problèmes, avant qu’ils ne dégénèrent. Parfois, ils y avaient des inimitiés qui voyaient le jour, mais tout le monde travaillait à leur disparition et à la réconciliation des partis, convaincus de la nécessité de la bonne entente.
Mais ici, à Haven, tout était si différent. Les gens étaient plus discrets, plus agressifs, moins ouvert. Un acte de générosité provoquait la méfiance, un don n’était jamais fait sans arrière-pensée. Il y avait tout une façon de vivre, de réfléchir et de voir le monde qu’Aethrus ne comprenait toujours pas et refusait de comprendre. Et son refus avait certainement mené à la situation actuelle.
Il n’avait pas été un chef d’équipe à la hauteur.
Zircon était partie. Aethrus ne l’avait pas vu venir et n’avait rien fait pour l’en empêcher. Tous les soirs, lorsque son corps se mettait au repos, son esprit repassait les années qui étaient passées, chaque et chaque instant, à la recherche d’un indice, d’un malaise. Mais il ne trouvait rien. Avait-il été négligent au point de ne pas prêter attention à son amie ? Avait-il été si prétentieux de croire que tout allait ? Et s’était-il donc aveuglé au point de ne rien voir de drame à venir ?
Les murmures de ses co-équipiers ne l’avaient pas réveillé. S’il avait dormi, ils l’auraient réveillé, mais le sommeil fuyait Aethrus comme Zircon avait fui l’équipe AZUR. Et il n’y avait rien qu’il puisse faire.
C’est peut-être ma faute.
La voix d’Aethrus brisa le silence dans la chambre obscure. Elle remplit le vide des ténèbres plus forte qu’en chuchotement, sans pour autant être vraiment forte. Son ton était blanc, sans émotion.
Et si elle avait essayé de me parler et que je ne l’avais pas remarqué. A sa façon, elle a peut-être dit ce qui la tracassait et je n’ai pas réagi, je ne l’ai pas vu. Alors elle est partie trouver une solution ailleurs.
C’était sa faute et il ne voyait pas où il avait échoué.
Rogus Redlys Sujet: Re: The pieces of my heart are missing you. ♦ Aethrus, Unaëlle & Rogus Lun 5 Avr - 22:54
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Feat. Unaëlle & AethrusLa partie qui nous manque
Mai 2029 :
Après qu'Unaëlle est exprimée ces incompréhensions et son sentiment d'incapacité, c'était à Aethrus de prendre la parole. Il ne dormait pas vraiment en faite. Il se sentait fautif, coupable de ne pas avoir vu l'impensable se produire. Comment aurait-il pu ? Entendre ces deux amis, sa famille même, dans un tel désarroi lui brisait le cœur. Il aurait pu ajouter à tout cela sa propre tristesse, sa propre culpabilité et ces regrets, de ne pas avoir pris la disparition de leur amie au sérieux. Mais en quoi cela serait-il productif ? Ils ne pouvaient pas continuer de ce lamentés de la sorte tout les trois. Il devait bien y avoir une solution. Enfin ça, c'était ce que Rogus espérait de tout son être. Le Faunus voulait être celui qui apporte la solution et l'espoir d'une réunion possible des quatre AZUR. Mais donner de l'espoir n'était-il pas plus cruel encore ? Mais abandonné était tout aussi intolérable... Sauf qu'ils n'auraient sans doute pas le choix à l'avenir. Mais pour l'heure, il restait encore tellement de choses à faire, des pistes à explorer, des théories et des hypothèses à vérifier!
La Hyène se releva dans son lit, et s'installa jambe croisé et couette sur la tête, Unaëlle en avait fait de même en s'asseyant sur son lit du haut.
"-Ae' ...C'est pas ta faute ... Zircon pouvait p't'être pas parler de ces problèmes ou elle n'savait pas comment l'faire, Una, j'en sais rien. Mais il y à forcément une raison qu'on ignore... Un problème familial qu'elle ne voulait pas qu'on sache et qu'elle pensait devoir régler seule ? Peut-être même qu'elle est pas partie de son plein grès et qu'on l'a enlevée. Peut-être qu'un membre du White Fang lui à retourner le cerveau, j'sais qu'ils font souvent ça, ils avaient essayer avec moi à une époque. J'pourrais reprendre contact avec les voleurs et les p'tites frappes de Mistral, ils pourraient peut-être nous renseigner... On pourrait aller aussi sur les dock des aéronefs, questionner ceux qui y travaillent. Ils reconnaitront peut-être sa description et nous aideront à en savoir plus ? On n'peut pas continuer de juste ... Etre triste de son départ et s'morfondre en s'demandant ce qu'on à fait de mal, ou ce qu'on à peut-être pas fait pour elle. C'est pas ça qui va nous ramenez notre co-équipère, notre amie ..."
Il y avait beaucoup de "peut-être" dans les propos de la hyène d'apparence juvénile, mais il ne pouvait que ce raccroché à ces deux mots unis par un tiret, tiret auquel il se raccrocher désespérément comme un funambule qui aurait peur de tomber dans le vide. Et le vide s'était la résignation. Ce résigné à ce que la situation reste ainsi, que les trois AZUR se demandent à jamais ce qui est arrivé à leur amie Zircon. Mais il fallait voir plus loin que juste la capitale. La Faunus scarabée était peut-être partie à pied, en passant dans des villages adjacent ? Les Azurs seraient-ils prêt à aller jusqu'à la ville d'Argus en recherchant leur amie ? Tout à fait.
"-J'suis comme vous, j'me demande ce que j'ai raté ou mal fait, moi aussi, j'regrette de pas avoir pris la situation au sérieux tout d'suite, comme vous deux ... Après tout on est tous les deux des Faunus, pour c'que ça représente ... Il y à encore plein de piste à explorer. On pourrait aller d'village en village jusqu'à Argus, elle à p't'être pris un bateau, aussi ... Et j'pourrais m'introduire dans le bureau de Lionheart, il y a peut-être des infos dans son dossier scolaire qui nous aiderait à la retrouver ?"
Rogus tentait désespérément de trouver un moyen de réparer leurs équipes avec toutes ces hypothèses, mais il n'avait que ça pour tenter de donner à Aethrus et Unaëlle le mince espoir qu'il était possible de retrouver Zircon, qu'elle soit à nouveau dans le dortoir avec eux... La pire des hypothèses possibles étaient qu'elle ne voulait simplement plus être avec eux. Qu'elle en avait eut marre de cette équipe, mais cela Rogus se refusait à y penser. Parmi toutes les réponses possibles, c'était la seule qu'il ne pourrait accepter.
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