Scroll SP: (826/1200) Arme(s): Guilty & Charged Semblance: Voice Actor
Il y a un bar qu’Ebenholz fréquente parfois sous son costume de Grimm.
L’établissement se trouve dans un petit village non loin de la capitale. Un bar isolé seulement fréquenté par des gens aux activités louches, un endroit oublié des autorités qui ont d’autres chats à fouetter. Nevermore ne s’y rend pas pour boire de l’alcool (comment le pourrait-il avec un masque ?), il s’y rend pour récolter des informations sur de potentielles victimes en échange de quelques bières payées de sa poche – la raison pour laquelle le barman tolère sa présence même s’il ne consomme pas lui-même. Même que le propriétaire apprécie le criminel; malgré son costume étrange, ce type est beaucoup plus poli et civilisé que la plupart des brutes qui squattent son établissement.
Quelqu’un quelque part avait sûrement eu vent que l’on pouvait trouver Nevermore dans ce bar puisqu’un jour …
« Hé, approche ! » l’avait interpellé le barman. Le cerf, qui venait à peine de poser un pied à l’intérieur, s’approcha donc. « Il y a quelqu’un qui m’a demandé de te donner ce papier. » Le tueur prit la note.
…Un rendez-vous ?
***
C’est sûrement un piège, pensa-t-il pour la centième fois aujourd’hui. La lune avait remplacé le soleil depuis un bon moment déjà au-dessus de la capitale de Vale. Se déplaçant agilement sur les toits afin d’éviter les quelques patrouilles, Nevermore se dirigeait vers le lieu du rendez-vous mystère. Un lieu charmant, vraiment : un vieux parc oublié dans un quartier loin du centre-ville. Si on y tuait quelqu’un, cela prendrait des heures et des heures avant que les autorités trouvent le cadavre. Oui, c’était à ça qu’il pensait en premier.
Mais qui pouvait bien être l’auteur de la note ? Était-ce la police ? Les militaires ? Le White Fang ? Une personne tierce ? Dans tous les cas, il était prêt à se défendre ou à fuir. Ebenholz arriva enfin sur le toit relativement bas d’une des bâtisses entourant le parc. Il s’approcha lentement du bord et jeta un coup d’œil. Une seule personne se trouvait sur place et malgré son excellente vision nocturne, Faunus qu’il est, il ne pouvait distinguer les traits de son visage prudemment couvert.
Sans plus de cérémonie, Nevermore sauta de son perchoir et atterrit à quelques mètres du mystérieux personnage. Si son Aura n’avait pas été activé, il se serait sûrement cassé les jambes, mais détails. L’homme leva la tête et… il ne voyait toujours pas le visage de l’inconnu. Cependant, s’il se fiait aux formes de son corps, l’inconnu était en fait une inconnue. Le cerf se releva en s’époussetant, mine de rien. « Pardonnez mon entrée brusque, » s’excusa-t-il platement. « J’espère ne pas vous avoir fait trop attendre. »
Bien que Nevermore était certain que la femme devant lui était l’auteure de l’invitation nébuleuse, il ignorait toujours ses intentions. C’est donc avec prudence qu’il l’observait, attendant qu’elle s’explique.
Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Mer 23 Déc - 14:13
Minuit sur Vale. Un continent tout entier étranger à la rose, se profilant par-delà les mers de son ignorance et de sa renommée. Princess avait travaillé dur. Plié Mistral à ses pieds à force d’acharnement. Multiplié les contacts avec Atlas, notamment via la Schnee Dust Company. Bravé les difficultés, les inconvenances logistiques et la voix dans sa tête qui lui hurlait de changer de voie avant qu’il ne soit trop tard. Il était déjà trop tard. Et la criminelle avait fait son choix. Dès lors, il ne lui restait qu’à continuer son ascension. Lors de ses recherches sur Vale et les réseaux déjà présents sur le continent, outre le nom de Roman, quelqu’un d’autre avait attiré son attention. Un cavalier solitaire, assassinant pour son propre compte des Faunus, White Fang surtout. Un mercenaire qui se promenait en costume de Grimm. Un atout qui lui serait fort utile dans sa lutte pour le ré-équilibrage de cette société depuis trop longtemps minée par des animaux se prenant pour des humains. Une ombre, une lame, un murmure. Nevermore.
La nuit, tendue comme un cordeau et sombre comme l’intérieur d’un coffret d’ébène, enveloppait Princess de sa fraîcheur. La Criminelle se tenait debout, droite et fière, au beau milieu d’un vieux parc à l’écart du centre-ville. La capitale lui était étrangère, et l’endroit lui avait paru adapté pour ce genre de rendez-vous. Capuchon purpurin sur sa tenue habituelle, loup noir devant son regard vert électrique, elle attendait. Son second, sur Mistral, l’avait plus d’une fois jugée inconsciente de prendre ainsi des rendez-vous nocturnes seule avec des inconnus. Princess n’avait pas peur de la violence. Elle avait été formée pour être Chasseresse et pour combattre ses opposants, fléau à la main. Et l’histoire lui avait donné raison, puisque jamais elle n’était rentrée à son quartier général avec plus que des égratignures. Elle attendait, donc. Lorsqu’un frisson escalada sa nuque, la rose en vint à se demander si son invité du soir allait répondre à l’appel. Après tout, elle n’avait pas signé. Même si elle l’avait fait, son nom n’évoquerait rien à personne ici. Elle n’était qu’un fantôme parmi les ombres mouvantes de la nuit. Ses cheveux rassemblés en une tresse serrée contre son crâne semblaient lutter pour se dégager, mais la jeune femme avait la main désormais. Elle ne laissait plus ses mèches folles voleter en tous sens comme durant son adolescence. Elle était Princess, elle incarnait la puissance glaciale et le verre trempé d’une organisation souterraine conquérante et souveraine. Pas une jeune fille mal coiffée et perdue dans ses propres émotions. Un bruit de frottements dans l’air se fit entendre à quelques mètres de la belle. L’homme était là. Il s’était posé au sol dans un atterrissage visiblement scénarisé pour être impressionnant. Intimidant. Sous son capuchon, la rose eut un sourire en coin. Le mercenaire avait le sens du spectacle.
« Bonsoir. » fit-elle sobrement, ignorant les remarques du nouveau venu. La criminelle s’avança de quelques pas en direction de son interlocuteur, juste assez pour constater que son visage était dissimulé par un épais masque et un large chapeau. Futé. Elle l’appréciait déjà. « Avant que vous ne posiez la question, monsieur Nevermore, je ne suis rattachée ni à la police, ni à une quelconque organisation prétendument militaire, et je vois très mal dans le noir. » Princess laissa un court silence flotter, le temps pour ses paroles de se décanter dans l’esprit de l’homme qui lui faisait face. Puis, tendant devant elle une main gantée de cuir noir aux veinures roses, elle ajouta : « On m’appelle Princess. »
Ebenholz Mitternacht Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Jeu 24 Déc - 19:59
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Nevermore ne bougea pas d’un poil lorsque son interlocutrice s’avança tout en le saluant. Il était attentif à ses faits et gestes, bien sûr, mais aussi au son de sa voix. Imprégnant ses intonations dans son esprit. L’homme ne disait jamais non à une voix de plus à sa collection; cela pouvait toujours être utile.
La demoiselle assura qu’elle n’était ni une policière, ni une militaire et surtout pas une bête du White Fang. Lisait-elle dans les pensées comme Snow ? À moins que le corps tendu du criminel trahissait son scepticisme … Toujours est-il qu’il n’allait pas baisser sa garde simplement parce que madame le lui demandait à demi-mots, même s’il avait l’avantage dans le noir. Surtout que ce parc était foutrement mal éclairé. Cette femme était-elle suicidaire de rencontrer un tueur dans de telles conditions ? Entre le courage et la folie, la ligne était mince.
Enfin, ce n’était pas très gentil de juger ainsi une personne que l’on connait à peine. Nevermore saisit la main qu’on lui tendait et la serra fermement sans toutefois y mettre la même force qu’il aurait utilisé avec un interlocuteur mâle. Princess, nota-t-il dans un coin de son esprit. Elle aussi semblait aimer se cacher derrière un pseudo et un masque. Elle aussi avait compris que si elle souhaitait dormir paisiblement la nuit sans craindre de se réveiller entourée de flics, elle ne devait pas utiliser son vrai nom et son vrai visage. Cette femme n’était pas si inconsciente finalement …
« Enchanté, » répondit-il simplement et calmement. « Je vois que vous avez fait vos devoirs me concernant, mais veuillez me pardonner si je n’ai jamais entendu parler d’une quelconque Princess. » Vraiment, le cerf n’avait aucune idée si elle était supposée être populaire ou non. Ce n’était pas comme s’il s’intéressait aux potins criminels … Mais était-elle vraiment une criminelle ? Nevermore avait fini par conclure que c’était sûrement le cas puisqu’elle cachait son identité, mais il n’avait pas songé à la possibilité qu’elle soit une Huntress. Vivement que ce mystère soit résolu.
Il lâcha la main de la femme masquée (ce n’était pas un rendez-vous amoureux quand même) sans la quitter des yeux. À quel point voyait-elle mal dans le noir ? Le Faunus n’avait jamais osé poser la question à un humain… et cela n’arrivera pas ce soir. Il devait faire attention et s’assurer que sa propre vision nocturne ne se remarque pas. Moins les gens avaient d’indices pour le retracer, plus tranquille il était.
« Inutile de tourner autour du pot, » déclara Nevermore. « Dites-moi simplement qui vous êtes et ce que vous me voulez. Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps, surtout sous cette température. » Aucune condescendance dans sa voix, il était sérieux quand il disait ça. Ce serait dommage que la princesse attrape froid à cause de lui.
Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Mar 29 Déc - 15:04
La paume de l’homme, chaude et ferme contre la sienne, s’attarda quelques instants dans leur poignée de main. Bien sûr, il n’avait jamais entendu énoncer son pseudonyme. Rien de surprenant à cela. La criminelle œuvrait déjà dans l’ombre sur Mistral, où les quelques malchanceux qui avaient investigué son organisation n’avaient eu que poussière à laquelle se raccrocher. Et ce patronyme, Princess, que la rose laissait traîner derrière elle comme une provocation. Alors ici, à Vale … Elle savoura un peu le léger silence qui se mit à flotter lorsque Nevermore lâcha sa main. Le mercenaire, en face d’elle, ignorait tout de la raison pour laquelle elle l’avait convié à cette entrevue. Tandis qu’elle-même en savait déjà sur lui. Son pseudonyme, son palmarès, son tableau de chasse. Nevermore était un nom craint même parmi les criminels, une ombre solitaire loin de sa harde. Un peu comme elle, en fin de compte. Lorsque son interlocuteur reprit la parole, Princess ne pu réprimer le pâle sourire s’étirant sur ses lèvres. Futé, à n’en pas douter. A la fois alerte et prévenant, il allait droit au but. Pas de temps à perdre avec les mondanités, la pluie et le beau temps. Quel binôme ils feraient, si l’autre acceptait ce qu’elle avait à lui proposer. « Je voudrais … vous proposer de collaborer. » fit-elle, laissant sa voix étirer les syllabes de son invitation.
Elle guetta un quelconque mouvement de surprise chez l’homme qui lui faisait face. Un mouvement, un tressautement, n’importe quel signal non-verbal qui aurait pu lui donner une idée de la manière dont le mercenaire avait reçu cette annonce. Bien sûr, il ne s’agissait là que d’une introduction. La rose reprit la parole pour détailler le fond de sa pensée. « Comme vous l’avez si joliment dit, j’ai bien fait mes devoirs à votre sujet. Et, monsieur Nevermore, savez-vous ce que j’ai trouvé ? » Question purement rhétorique, bien entendu, mais la jeune femme marqua tout de même un temps d’arrêt pour laisser à son interlocuteur la possibilité de répondre. « La mort. Des assassinats proprement exécutés, sans traces et sans bavures. Des meurtres de sang-froid, de la main experte d’un mercenaire qui sait très précisément ce qu’il fait … » D’un fluide mouvement, Princess se rapprocha ostensiblement du criminel. Jusqu’à ce qu’elle puisse sentir sa respiration, à défaut de pouvoir apercevoir son visage. Encore une fois, certains auraient qualifié ce pas de téméraire, inconscient. Mais la criminelle savourait avec délice le frisson de la nuit et la pleine maîtrise qu’elle avait de la situation. Son poids réduit à l’extrême, il suffirait qu’elle donne une impulsion pour s’élever bien au-dessus des coups que pourrait lui porter Nevermore et pour se fondre dans la nuit.
Alors la rose se tenait là, son visage dissimulé à une vingtaine de centimètres de celui de son interlocuteur, son corps tout entier tendu vers celui qu’elle espérait rallier à sa cause. « Mais, comme je vous le disais, je ne suis pas de la police. Ce qui m’intéresse, ce sont vos cibles. Exclusivement des Faunus, White Fang pour la plupart … » fit-elle d’une voix caressante qui frôlait le murmure. « Qui servez-vous, Nevermore ? Quelle cause, quels idéaux vous font prendre les armes ? » La rose hésita à poser une main avenante sur le bras de son interlocuteur, mais elle préféra attendre sa réponse avant d’entreprendre une manœuvre qui pourrait bien lui coûter un bras. L’expertise de Nevermore n’avait aucun intérêt pour elle, si elle ne mesurait pas sa motivation. Un mercenaire opportuniste ne ferait que menacer la fragile organisation dont elle était la tête pensante. Mais un combattant idéaliste, persuadé au même titre qu’elle que les Faunus ne valaient guère plus que des animaux, saurait lui rester loyal. Saurait user de son savoir-faire, de son intellect pour lui rendre de fiers services. Un employé. Non, pas un employé. Un partenaire avec qui elle saurait construire une relation basée sur la confiance et sur leurs visions communes. Un bras droit. Et, qui sait, avec le temps, un associé. Car Princess n’était pas stupide. Pas inconsciente. Elle était simplement seule, à la tête d’un trafic qui engrangeait des millions de Liens chaque année. La rose commençait à s’épuiser, et son énergie n’aurait su être gaspillée en de vaines concertations nocturnes. Elle avait besoin d’un allié.
Ebenholz Mitternacht Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Sam 2 Jan - 21:31
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Une collaboration. Il aurait dû s’en douter.
Nevermore retint même un léger soupir. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un l’approchait dans l’espoir d’acheter ses services. Acheter ses services ! Comme si c’était l’argent qui l’intéressait. Et quand il leur disait qu’il s’en moquait de leurs Liens, ils se mettaient à rigoler : « Oh, alors ce sont les meurtres que t’aimes ! T’auras plein de gens à tuer si tu rejoins ma clique ! » Plein de gens à tuer ! La bonne blague. Déjà, ce n’étaient pas des personnes qu’il tuait, c’étaient des animaux. Ensuite, être boucher ne lui procurait pas de plaisir particulier. Il ne faisait que son devoir.
Enfin, le cerf était poli et laissa quand même une chance à l’énigmatique femme de s’expliquer. Il ne brisa pas son silence lorsqu’elle lui posa une question clairement rhétorique. Il ne bougea pas non plus lorsqu’elle osa s’approcher de lui. Mort. Assassinats. Meurtres. Et pourtant, elle s’approchait. Cette Princess semblait aussi calme que lui. D’un autre côté, elle n’avait rien à craindre puisqu’elle n’était pas une Faunus … Elle pointa justement ce fait.
Il n’y a que les Faunus qui mourraient de sa main.
Jugeant que la demoiselle était restée assez longtemps dans sa petite bulle personnelle, l’homme la contourna sans la quitter des yeux. Là était plus le comportement d’un lion que d’un cerf, or il ne comptait pas la dévorer, au contraire; il était plus intrigué qu’autre chose. C’était bien la première fois que quelqu’un lui posait directement cette question. Normalement, ils présumaient que le tueur en série était simplement fou ou quelque chose du genre. Il se sentait pourtant très lucide, bien plus que la moyenne selon lui.
Alors … Pourquoi combattait-il ?
« Ni l’argent ni le goût du sang ne m’intéressent, » mit-il au clair dès le début. « Je tue les Faunus parce qu’ils représentent un danger pour la société, tout simplement. Des bêtes déguisées en hommes … » Sa voix était devenue plus froide. Ce n’était pas contre Princess qu’il était fâché, c’était contre ces maudits animaux. Ayant fini de tourner autour de son interlocutrice, Nevermore s’arrêta de nouveau devant elle, un peu plus éloigné toutefois. Faut dire qu’il n’était pas très tactile. « Il est logique de se débarrasser des plus dangereux en premier. Après, si les autres s’obstinent à choisir le chemin de la sauvagerie … Ils périront aussi. » Un avertissement lancé à l’univers. Madame la loutre chez elle n’était pas plus en sécurité que monsieur l’ours du White Fang. À la première erreur, elle était morte. Aussi simple que cela.
Nevermore n’était pas d’un naturel bavard, mais lorsqu’on parlait de Faunus, sa langue se déliait de façon assez surprenante. Après tout, tout le monde avait un sujet qui les passionnait. « Trop de gens pensent que tout serait réglé si les Grimm n’existaient plus. C’est faux. Si nous voulons un monde juste et sécuritaire, les Faunus doivent disparaître également. » Il se permit de croiser les bras. « Voici la cause que je sers, mademoiselle Princess. Si vous ne partagez pas cet idéal, alors je crains qu’une entente ne soit pas possible. »
Un ultimatum, déjà. Maintenant que Princess savait que le tueur n’était pas achetable de manière conventionnelle, qu’allait-elle faire ? Abandonner les négociations ou sortir une carte maîtresse ?
Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Mer 6 Jan - 16:56
Le mercenaire bougeait avec lenteur, comme un félin affamé qui se contentait de jauger sa proie, intrigué. Tout en marchant, Nevermore lui débitait ces sombres mots que tous les actes perpétrés criaient déjà à demi-mot. La haine des Faunus, l’intime conviction que ce qu’ils avaient d’animal était bien plus prégnant que ce qu’ils avaient d’humain, et qu’ils représentaient pour leurs concitoyens un véritable danger. Au fur et à mesure qu’il parlait, Princess sentit les muscles de son dos se détendre peu à peu. Oui, ils étaient sur la même longueur d’ondes. Protéger Remnant d’une race qui n’était pas en mesure de lutter contre sa propre bestialité. Oui, cet idéal de sécurité qui passait nécessairement par le contrôle des populations Faunus était le sien, le leur. La rose suivit patiemment du regard son interlocuteur dans sa lente ronde et son monologue glacé. Lorsque celui-ci reprit place face à elle, bras croisés en travers de la poitrine, la jeune femme eut un sourire macabre.
D’un geste, elle rabattit sur ses épaules le capuchon qui lui couvrait la tête, dévoilant à la clarté de la lune un regard clair qui demeurait masqué. Ce n’était pas grand-chose, et elle n’était pas inconsciente au point de dévoiler son visage à un inconnu avide de violence. Mais elle avait besoin de croiser son regard, de glisser l’émeraude de ses iris dans les prunelles de Nevermore pour qu’il sache ce qu’elle attendait de lui. Une courte mèche de cheveux roses s’était désolidarisée du reste de sa chevelure rassemblée en une tresse et battait désormais contre sa tempe droite. « Pendant longtemps, j’ai pensé tous les Faunus n’étaient pas à ranger dans le même sac. » débuta-t-elle après une puissante inspiration. « Et puis les évènements m’ont détrompée. Les Faunus sont des animaux qui se prennent pour des hommes. Comme parmi toutes les races d’animaux, il y en a des plus ou moins dociles, des plus ou moins agressifs … » La rose, au même titre que son invité du soir, se moquait éperdument de la rétribution financière. La seule chose qui lui importait, qui lui avait toujours importé, était de rendre l’avenir des quatre royaumes plus serein, plus sécuritaire. Pour que nul n’ait à souffrir la violence et la sauvagerie d’un peuple qui n’assumait pas sa propre nature. « Je ne pense pas qu’il faille les tuer, cependant. » Sa phrase trancha l’air froid de la nuit comme une lame acérée. Princess laissa un instant ses mots imprégner l’esprit de son interlocuteur avant de reprendre. « Que fait-on au chien devenu agressif, monsieur Nevermore ? » questionna-t-elle. Elle avait de nouveau fait un pas en direction du criminel pour planter ses yeux verts dans le regard sombre du Valien. « Avant de déclarer qu’il a la rage et de le faire piquer, bien sûr. » Une bourrasque glacée détacha d’autres mèches de cheveux roses de sa complexe coiffure. La réponse ne venait pas. Eh bien, elle lui fournirait elle-même. « On le dresse. On l’enferme. On le punit. On lui fait comprendre où est sa place. Car c’est ainsi qu’il apprend, n’est-ce pas ? Et c’est pour ça, monsieur Nevermore … que je ne tue pas les Faunus. » Un frisson gravit la nuque désormais découverte de la Criminelle. « Je les vends. »
Ebenholz Mitternacht Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Sam 9 Jan - 21:08
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Nevermore ne s’attendait évidemment guère à ce que la criminelle lui révèle partiellement son visage. Un regard vert forêt se planta dans le sien, brun terre. Des cheveux roses tressés comme des fleurs … Il devait garder ces détails en mémoire, cela pouvait toujours s’avérer utile. Comme sa voix dont il s’imprégnait depuis le début de leur discussion.
En parallèle, l’homme fut agréablement surpris d’entendre que la demoiselle détestait autant les Faunus que lui. Ils étaient sur la même longueur d’onde; ce rendez-vous devenait de plus en plus intéressant. Peut-être que le cerf y trouvera quelque chose à gagner au bout du compte ? Lui qui s’attendait d’abord à un piège, voilà qu’il insultait des animaux en compagnie de son "hôte". Une meilleure soirée que prévue, ça c’est certain.
Néanmoins, il ne pouvait approuver tous les dires de Princess … Des Faunus moins agressifs que d’autres ? Nevermore n’était pas convaincu. Un cerf, ce n’est pas très violent normalement. Cela ne l’a pas empêché de devenir un tueur en série. Pire : elle pensait qu’il ne fallait pas tuer ces bêtes, et il eut pour seule réaction un simple « Ah ? » mi-interrogatif mi-surpris. Et à sa prochaine question, il ne trouva pas de réponse. Dans son esprit, achever l’animal était l’unique option logique.
Puis, les explications. La révélation.
« … »
On le dresse. On l’enferme. On le punit. On lui fait comprendre où est sa place. Car c’est ainsi qu’il apprend. Bien sûr, Princess ne pouvait pas savoir que ses mots avaient eu l’effet d’une gifle mentale pour Nevermore. Comment aurait-elle pu ? Elle ignorait que son interlocuteur était un Faunus ! Un Faunus qui, maintenant qu’il y pensait, avait été en quelque sorte dressé. Enfermé parfois par les humains qui trouvaient ça amusant. Puni pour la simple et bonne raison qu’il était né avec des bois. Et sa place, il avait compris où elle était. Il l’avait appris.
C’était en-dessous de tout le monde. Et pourtant …
Princess se trompait. Non, elle commettait une grave erreur en croyant que c’était suffisant pour dompter un animal sauvage. Nevermore… Ebenholz le savait. Malgré toute sa bonne volonté, malgré son apparente soumission, il était quand même devenu un criminel. Un hors-la-loi. Un tueur violent. Non, vraiment, il n’y avait rien à faire avec les Faunus. On ne pouvait pas les dresser. On pouvait juste les tuer.
Il serait dommage que cette jeune femme l’apprenne à ses dépens. Elle semblait intelligente et pleine de ressources, bien que peut-être un peu naïve. Mais le cerf pouvait lui donner un coup de pouce … Lui montrer la bonne direction. Après tout, quel gentleman digne de ce nom laisserait une demoiselle foncer droit dans un mur ?
« … Une trafiquante de Faunus, donc, » souffla-t-il enfin après un silence un peu long puisqu’il s’était perdu dans ses pensées. « Nombreux sont ceux qui compareraient cela à du trafic d’humains, à de l’esclavage. Un crime très grave. » Il détourna le regard, fixant le lampadaire au loin qui éclairait mal. Quelqu’un devrait songer à le réparer. « Moi, je comparerais plutôt cela… à la fourrière. Vous récupérez des animaux errants, vous les dressez et les vendez à une famille qui en voudra bien. Vous nettoyez les rues, faites des heureux et gagnez de l’argent en prime. Une brillante idée… à première vue seulement. »
Ses yeux sombres se plantèrent de nouveau dans ceux clairs de son interlocutrice. Et pour une fois, ce fut lui qui fit un pas vers elle. Il voulait qu’elle comprenne à quel point il était sérieux dans ses avertissements. « Le chien agressif, vous pouvez l’enfermer et le punir si vous voulez, mais sachez que c’est inutile. » Vraiment inutile. « Même le chien le mieux dressé, même le chien le plus gentil peut subitement succomber à ses instincts primitifs. Juste assez longtemps pour défigurer votre enfant ou tuer votre nourrisson. » Qui n’avait jamais lu une telle histoire dans un coin du journal ?
Nevermore plissa les yeux. « C’est la même chose pour les Faunus. Ils finiront toujours par se rebeller. En les dressant, vous ne faîtes que retarder ce moment et au final, malgré tous vos efforts, vous serez forcée de les achever. » Un gaspillage de temps et d’argent, c’est certain. « C’est pourquoi, mademoiselle Princess, que je pense qu’il faut les tuer, » conclut-il en faisant écho à ce qu’elle avait déclaré quelques instants plus tôt.
Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Mer 13 Jan - 15:58
Leur discussion, de l’extérieur, devait avoir quelque chose de profondément étrange. Deux individus, debout face à face, au milieu d’un jardin public, comme deux adolescents qui se seraient donné rendez-vous loin de la coupe des parents et qui, immobiles, n’oseraient pas faire le premier pas. Sauf que ni Princess ni Nevermore n’étaient des adolescents. Et que le miroir était brisé désormais. Il savait qui elle était, elle savait qui il était. Et dans cette symétrie parfaite, leurs positions restaient distinctes, tangentes qui frayaient l’une avec l’autre sans jamais pouvoir se recouper. Entendant avec un frisson le discours de son interlocuteur, la jeune femme se demanda s’ils trouveraient jamais un terrain d’entente, lui permettant enfin de se reposer sur un nouvel allié. Intelligent, stoïque, prêt à bien des sacrifices pour la cause qui était la sienne, Nevermore représentait un atout de choix, si seulement … « Trafic. Fourrière. Appelez ça comme vous voulez. » réagit-elle simplement en haussant les épaules. Puis, pour la première fois depuis le début de leur entrevue, le criminel fit un pas vers elle. Son regard sombre transperça les prunelles émeraudes de la rose, semblant délivrer le message de leur propriétaire jusqu’aux confins de l’âme de la trafiquante. Un avertissement. Une menace presque. Ou bien … une confession. L’homme, en face d’elle, la dominant de sa stature noire, semblait en savoir beaucoup. Son ton, affirmatif, ne laissait aucune place au doute, à l’innocence. Sans appel. Sans pitié. Sans la moindre trace de remords. Comme s’il connaissait le sujet de près. De très près. Comme si …
Une idée fugace traversa le crâne de la Criminelle. Fugace, oui, mais pas insensée. De ce genre d’idées qui paraissent folles de prime abord, mais qui rétrospectivement prennent tout leur sens. Ce tressaillement infime lorsqu’elle avait évoqué l’animalité de ses proies. Ce regard fuyant, qu’elle avait pris pour du mystère. Peut-être ne s’agissait-il pas d’une volonté d’anonymat. Après tout, il était là, Nevermore, ses yeux plantés dans les siens et sa voix semblable au grondement feutré d’un animal pris au piège. Peut-être, que c’était … tout simplement la honte. Princess n’était pas seulement intelligente. Elle n’était pas seulement une bonne combattante, qui avait su rester dans l’ombre par la seule force de son intellect. Elle était douée dans ce qu’elle faisait, parce qu’elle restait humaine. Dans cette humanité, quelque part au-delà des raisonnements logiques et de la froideur implacable dont elle avait su s’armer ces dernières années, se cachait l’intuition. Certains prétendent que l’intuition n’est qu’une analyse de tous les facteurs en présence, trop rapide pour que l’esprit puisse y mettre le doigt. Peut-être bien. L’intuition de Princess, en cet instant, ne criait qu’une seule chose. Une chose si absurde en même temps si logique. Une chose si puissante et pourtant si sombre. Quand les mots de Nevermore moururent enfin sur ses lèvres, laissant l’absence de parole envahir l’air glacé du parc, Princess avait acquis une certitude. Etrange et envoutante certitude, fruit de son intuition et cette discussion surréaliste au beau milieu de la nuit. « Je comprends votre point de vue … » débuta la jeune femme. « … bien que je ne le partage pas. Je crois que, dans cet intervalle avant qu’il ne succombe à ses instincts, comme vous dites, l’animal peut être utile. Et qu’il serait bien dommage de s’en priver. » Et voilà, elle y était. Bouche entr’ouverte, prête à poser la question qui lui brûlait la poitrine. Aucune idée de la réaction qu’aurait son interlocuteur ? Colère ? Peur ? Résignation ? La rose devait se tenir prête à tout. C’est donc tout négligemment qu’elle passa une main dans ses cheveux, suivant leur tresse du bout des doigts … et laissa atterrir dans sa nuque la paume de sa main droite. Pour se masser tranquillement le haut du dos, en apparence. Pour se rapprocher de la garde de Pink Hurt, en vérité. L’ex-Chasseresse avait appris à ses dépends qu’on n’était jamais trop prudent. Toute entière tendue vers cet autre dont elle pensait avoir percé la droiture, elle chuchota comme un secret : « Dites moi, monsieur Nevermore … depuis quand avez-vous à ce point honte de votre propre nature ? »
Ebenholz Mitternacht Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Jeu 14 Jan - 22:12
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Les événements avaient pris une tournure… inattendue.
Si l’humaine avait de l’intuition, l’animal avait de l’instinct. Et son instinct lui disait que Princess préparait quelque chose avec sa main dans le dos : son mouvement était tout sauf naturel malgré sa tentative de le masquer comme tel. On ne peut berner un Faunus dans le noir. La femme semblait tendue alors qu’elle était relativement relaxée quelques secondes auparavant. Nevermore crut d’abord naïvement qu’elle comptait l’exterminer puisque le terrain d’entente tant espéré semblait de plus en plus hors de portée.
Ils étaient comme deux danseurs qui avaient perdu leur synchronisme : ils avaient beau valser sur la même musique, le rythme de l’homme était plus rapide que celui de la femme et aucun des deux ne semblait vouloir s’accommoder à l’autre.
Mais la rose fit bien pire que lui piler sur le pied ou le transpercer avec une arme quelconque.
Vraiment, le cerf ne s’attendait pas à ce qu’elle l’attaque avec ça. Il eut même un léger mouvement de recul, surpris.
Il aurait pu y avoir un coup de vent dramatique, mais non; rien d’autre ne bougea à part lui-même. La seule question que Nevermore pouvait se poser à ce moment-là était : que devait-il faire maintenant ? C’était peut-être un coup de bluff, mais son interlocutrice semblait extrêmement sûre de sa théorie. De toute façon, la réaction du Faunus l’avait trahi. Sa nature bestiale ne faisant plus aucun doute, le tueur se voyait mal la nier. Inutile de mentir tel un enfant pris la main dans le bocal de biscuits.
Et c’est là qu’il se rendît compte du coup de génie de Princess. S’il refusait de collaborer avec elle, elle pouvait facilement dévoiler sa nature de Faunus au monde entier. Non seulement la liste de suspects des autorités rétrécirait drastiquement, des gens pourraient refuser de l’engager pour chasser des Grimm sous prétexte qu’il soit une bête. Bien sûr, Nevermore les comprenait, mais ce serait une source de revenu en moins … Et même si l’argent n’était pas sa motivation principale, cela restait nécessaire pour vivre.
Ou il pouvait tuer la rose pour la faire taire … Cependant, cette option ne lui effleura même pas l’esprit. Jamais le Faunus n’ôterait la vie d’une belle jeune femme seulement pour sauver sa propre peau. D’autres animaux sans scrupules auraient sûrement passé à l’acte, mais pas lui.
L’homme n’avait donc plus trop le choix de coopérer avec Princess… mais était-ce si terrible que ça ? Peut-être avait-il plus à gagner avec elle qu’en continuant à la jouer solo. Mais il n’allait pas juste tout lâcher pour autant; le marchandage avait encore sa place dans la discussion. Nevermore leva donc lentement les mains au niveau de son torse afin de montrer qu’il ne comptait pas la mordre ou quelque chose du genre. Et puis, franchement, si la demoiselle désirait le tuer malgré tout, il ne lui en voudrait même pas une seconde.
« … Longtemps, » avoua-t-il d’un doux souffle comme s’il craignait que quelqu’un d’autre l’entende. Ce parc était pourtant on ne peut plus désert. Il n’y avait personne. Les deux criminels n’étaient personnes; que des ombres avec des faux noms. « … Est-ce si apparent ? » demanda-t-il ensuite avec une très légère trace d’amusement dans la voix. Rendu au point où il en était, Nevermore ne pouvait que rire d’avoir été cerné comme un débutant. Difficile de blesser un égo presque inexistant.
Il se tut de nouveau quelques instants. La danse reprit de plus belle. Princess avait changé de morceau et au lieu de résister, son invité avait décidé de suivre les pas de la dame. « Même si l’animal que je suis peut se montrer utile avant son euthanasie, cela reste un pari risqué. Pouvez-vous réellement faire confiance à un Faunus ? » Surtout après tout ce que l’homme s’entêtait à lui répéter : il faut tous les tuer. Ils ne sont pas fiables. Trahir et mentir sont dans leur nature. Cette femme était décidemment têtue; une vraie princesse. Enfin, ce n’était pas plus mal d’avoir autant de caractère dans ce milieu hostile qu’était la criminalité … Le cerf prit une légère inspiration en rabaissant ses mains. « Je ne crois pas avoir le droit de demander une telle chose, mais… que comptez-vous m’offrir en échange de mes services ? » Qu’est-ce qu’un chien de chasse méritait à part un os, une gamelle et un panier ?
Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Jeu 21 Jan - 0:42
Tout s’était figé dans la stagnance du soir. En un battement de cœur, Princess sentit qu’elle avait visé juste. Parfois, lorsqu’elle avait de telles intuitions, elle aurait préféré se tromper. Que la douleur presque imperceptible, l’auto-dévalorisation des autres puissent n’être que des mirages inventés par son esprit hypersensible et fatigué. Sans même comprendre comment elle avait réussi à tirer cette conclusion, sans parvenir à mettre des mots, la jeune femme sentit une bouffée de compassion étreindre sa maigre poitrine. L’animal, en face d’elle, aurait préféré être un homme. Il aurait préféré être meilleur que cela, et pourtant il savait bien au fond de lui qu’on ne peut jamais véritablement échapper à sa nature profonde. Nevermore était un Faunus. Nevermore ne voulait plus être un Faunus. Et cela faisait certainement de lui un allié d’autant plus précieux. Loin de la rose l’idée de lui faire du chantage, non. Simplement, elle savait son nouvel associé futur si connaisseur de sa propre nature. Elle ne pouvait que deviner combien il se haïssait lui-même, peut-être ce qu’il s’était fait subir pour échapper à sa condition. Et cette haine le conduirait toujours à lui être loyal. Comme un fidèle berger allemand reste fidèle à son maître. Enfin, elle n’était pas là pour s’attendrir. Pour s’émouvoir. Hors de question de montrer à cet individu qu’elle venait juste de rencontrer combien elle était touchée, sensible. Cela aurait été montrer ses failles, ses faiblesses. Instantanément, la Criminelle laissa retomber à son côté la main qui s’apprêtait à agripper son Fléau. « Si ça peut vous réconforter, non. Non, ça ne l’est pas. » déclara-t-elle d’un ton neutre. « Je suis plus observatrice que beaucoup, monsieur Nevermore. » Le masque sombre de Princess avait repris le dessus. Aucune faille, Una. Aucune émotion. Ce sont les émotions qui te briseront si tu les laisses entrer. Pourtant, quelque chose dans le sombre ton de son interlocuteur laissa entrer la lumière dans son âme, et la demoiselle ne pût s’empêcher de lui répondre avec douceur. « Il semblerait que j’aie plus confiance en vous que vous n’en avez en vous-même. » Ce qui n’était pas tout à fait exact, à bien y penser. « C’est faux, en vérité. Je n’ai pas confiance en vous. Mais je n’ai confiance en personne, et ce depuis bien longtemps. Montrez-moi, apprenez-moi, apprenons à travailler conjointement, et alors peut-être que vous aurez une utilité bien plus grande que celle que vous pensez. » Le regard émeraude de Princess voletait sur la silhouette de celui qui lui faisait face, ne sachant trop où se poser maintenant que l’abcès était crevé et le pavé, coulé au fond de la mare.
La question du mercenaire la fit sourire. Les pieds sur terre. Décidément, il lui plaisait. Surtout pour un Faunus. Il devait faire partie, avec les anciens co-équipiers de la rose, de ces rares exceptions à leur condition qui confirmaient la règle. « La force du loup c’est le clan, monsieur Nevermore. Je vous propose un clan. Tout simplement. » Mais cela ne suffirait pas, n’est-ce pas ? Elle ne pouvait pas s’attendre à ce qu’un loup soit reconnaissant de ce qu’elle lui offrait et vienne simplement lui manger dans la main. « Je ne sais pas ce qui pourrait te convenir. » Glissade presque inconsciente du vouvoiement au tutoiement, de l’inconnu au familier, du mercenaire à l’associé. « J’ai une infrastructure assez importante sur Mistral, où tu pourrais être logé si tu le souhaites, mais … à vrai dire, je cherche surtout quelqu’un d’ici. J’essaie de m’étendre, tu vois, que l’ensemble des continents se fassent des lieux plus sûrs pour nos concitoyens. » Nerveuse, la jeune femme passa la main dans ses cheveux un peu plus lâches, désormais qu’ils étaient découverts. « Si tu acceptes notre association et que tu démontres ta valeur et ta loyauté, j’aimerais que tu puisses superviser les opérations en mon nom de ce côté-ci de l’océan. » Voilà. Le morceau était craché. L’offre était sur la table. Un second pavé dans la mare. Il n’y avait plus qu’à voir si cela pourrait lui suffire.
Ebenholz Mitternacht Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Mar 26 Jan - 17:33
Scroll SP: (826/1200) Arme(s): Guilty & Charged Semblance: Voice Actor
L’offre était sur la table, en effet. Nevermore manqua d’ailleurs de réagir brusquement à la dernière proposition de Princess, mais heureusement, il savait se contrôler et resta donc silencieux. Seul un froncement de sourcils avait trahi son désarroi. Un Faunus ? Superviseur d’un continent entier ? Vraiment ? Décidemment, le brunet ne comprendra jamais les femmes : un moment elle lui dit qu’elle n’aime pas les Faunus et qu’elle ne lui fait pas confiance et l’instant d’après, elle est ouverte à lui donner un travail important s’il se comporte bien malgré sa nature bestiale … Cela dépassait l’entendement de l’assassin qui, dans sa haine aveugle, avait peine à voir le tableau dans son entièreté.
Il se détourna de la rose et fit quelques pas en direction de la rue toujours aussi sombre et déserte. Il croisa les bras et porta une main à son menton couvert, pensif. Avant d’ouvrir la gueule, le cerf devait réfléchir à tout ce que la demoiselle lui avait dit jusqu’ici.
Princess, à la tête d’un trafic de Faunus, cherchait des associés. Elle avait jeté son dévolu sur Nevermore puisqu’il n’avait pas peur de se salir les mains et surtout parce qu’il détestait les Faunus autant qu’elle, voire plus. Beaucoup plus. Un parfait animal de compagnie, mais lorsqu’on adopte un loup au lieu d’un chien, il faut faire preuve de prudence; allait-il voir sa nouvelle maîtresse comme l’alpha ou comme une proie ? Si le courant passait bien, le gros toutou recevrait une belle niche, un immense territoire de chasse et des nouveaux amis avec qui tuer- euh, jouer. Sinon, il recevrait une piqûre et le repos éternel.
Une façon comme une autre de résumer la situation.
C’était indéniable que Nevermore serait plus efficace avec une organisation pour l’épauler. C’était indéniable qu’il manquait d’argent et qu’il ne dirait pas non à un petit coup de pouce. C’était indéniable qu’un loup, aussi solitaire soit-il, devenait plus fort au sein d’une meute. Franchement, il fallait être fou pour refuser la main que lui tendait si généreusement Princess … Enfin, même si nombreux sont ceux qui diraient qu’Ebenholz avait perdu la raison depuis longtemps, il n’était pas atteint au point de laisser passer la chance de sa vie.
Le ténébreux meurtrier tourna la tête vers Princess alors qu’un coup de vent balaya le parc, soulevant à la fois les cheveux clairs de la femme et les plumes foncées de l’homme. Finalement, ce dernier pivota le reste de son corps vers sa future patronne avant de mettre un genou à terre. Non, ce n’était pas une demande de mariage, simplement une marque de respect… et de soumission. Maintenant que Princess connaissait sa vraie nature, Nevermore se voyait mal lui serrer la main comme au début; ils n’étaient pas égaux. Le tutoiement, le cerf ne l’avait pas vu comme un signe de complicité, loin de là. Personne ne vouvoie un animal. C’est normal.
« Princess … J’accepte humblement de vous aider dans votre poursuite d’un monde plus sûr. » En espérant qu’elle finisse par réaliser que pour atteindre son but, il faut supprimer les Faunus et non pas simplement les vendre. « Faites ce que vous voulez de moi… à une seule exception. » Parce que ce serait trop simple sinon, hein ? Il releva légèrement la tête, bien que l’ombre de son chapeau dissimulait son regard. « Je ne peux, en toute bonne conscience, espérer un jour occuper un poste aussi important. Un Faunus supervisant vos opérations à Vale, ça… Je ne voudrais pas ternir votre réputation. » Nevermore pouvait se montrer terriblement têtu parfois, mais au moins, il se souciait déjà de l’image de sa nouvelle supérieure, non ?
Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Ven 5 Fév - 9:30
Un frisson d’excitation s’élevait dans la poitrine de la rose. Quelques mèches, libérées du joug insupportable d’une coiffure trop serrée, battaient à ses tempes de leur volonté autonome. La nuit, autour d’eux, avait cessé d’être une menace pour devenir câline obscurité. Princess avait gagné. Son offre était irrésistible. Une organisation avec laquelle travailler, des alliés, des fonds, des moyens pour protéger une humanité qui courait à sa perte en s’alliant avec les Faunus. L’hésitation dans le regard de Nevermore l’avait effrayée un instant, mais elle avait gagné. Comment résister ? Après tout, la rose savait se montrer douce et ferme, leader bienveillante autant qu’oreille attentive. Et surtout, cette fêlure dans le parcours du mercenaire ; elle savait ce que cela faisait que de se haïr soi-même. Car c’était cela, au fond, qui faisait la différence dans son organisation. Princess ne se contentait pas de diriger ses hommes, de se faire craindre d’eux pour acheter leur loyauté. Non. Elle les appréciait, à sa manière, mais surtout elle les comprenait. Elle savait leur colère, leur douleur, leur envie de vengeance parfois. Elle savait leur désarroi devant ce monde rendu toujours plus dangereux par ces créatures inutiles que certains qualifieraient d’hommes. Elle savait tout cela, et elle ne leur livrait pas seulement cette image froide et dure du dirigeant au cœur de pierre. Elle savait également s’ouvrir à eux, les toucher, les bousculer ; c’était cela, au fond, qui achetait leur loyauté. Princess n’était pas une forme sans visage. Elle était profondément, et indubitablement, humaine. Lorsque le mercenaire, en face d’elle, déposa un genou à terre, quelque chose étreignit sa poitrine avec violence. La colère ? Le triomphe ? Non. La pitié. La rose sentit Nevermore ployer, sur ces larges épaules le poids de sa propre nature qu’il ne pouvait que détester. Oui, elle avait pitié de cet autre comme on a pitié d’un chien blessé. Qu’on ramène chez soi et qu’on dresse pour qu’il corresponde à nos attentes. Mais l’homme en face d’elle n’était pas un chien. C’était un loup. Un loup à qui elle offrait un clan et un loup auquel elle devrait prendre garde. Acquérir sa loyauté et sa confiance. Pour ne pas qu’un beau jour, le dos tourné, elle se retrouve avec dans sa nuque les crocs sanglants de son allié. « J’ai parlé de démontrer ta valeur et ta loyauté. Pas de te confier immédiatement les rênes d’une organisation que je chéris depuis 3 ans. De toute façon, je ne pense pas retourner à Mistral de si tôt. Relève-toi. »
Elle n’avait pas besoin d’un homme à genoux. Encore moins d’un Faunus à genoux. Elle avait besoin d’un homme debout, armes à la main, qui saurait imposer leur vision commune partout où il se rendrait. Un pâle sourire, crevasse ondulée au ventre de son visage, déforma les lèvres de la rose. Verhert aurait désapprouvé, probablement, mais elle s’en moquait. Il y avait cette sombre lumière dans ce Faunus renégat, cette haine de sa propre nature, qui lui inspirait la pitié. Et cette force invisible qu’elle décelait et qui irait toujours plus loin. Un atout, nécessairement. Et quel meilleur atout que celui qui comprendrait leurs cibles ? Quel meilleur atout que Nevermore ? « Relève-toi. Et parle-moi de Vale. »
Ebenholz Mitternacht Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Mer 10 Fév - 20:41
Scroll SP: (826/1200) Arme(s): Guilty & Charged Semblance: Voice Actor
Nevermore se releva sous l’ordre de Princess, pas tout à fait rassuré. Peu importe si c’était demain ou dans cent ans, peu importe si ses exploits étaient dignes d’épopées épiques, il ne méritera jamais un poste autre que celui de chien de chasse. Parce qu’il n’était qu’un sale animal, bien sûr, mais aussi parce qu’il n’était pas un meneur d’hommes. Ou du moins, il ne croyait pas en être un … Pour tout dire, il n’avait jamais eu l’occasion de faire ses preuves dans ce domaine. Pas qu’il s’en croyait capable. Il était un tueur solitaire avant tout.
Ah, n’y pensons plus … Pour l’heure, Princess désirait en savoir plus sur Vale. Et ce n’étaient sûrement pas les sites touristiques ou les bons petits restaurants du coin qui l’intéressaient … Tant mieux puisque Nevermore n’y connaissait rien non plus. Il croisa les bras et détourna le regard, fixant de nouveau le fichu lampadaire qui fonctionnait toujours aussi mal. Devait-il lui dire que les employés de la ville faisaient mal leur travail ?
« J’ose croire que vous avez fait des recherches approfondies avant de venir ici. Vous êtes sûrement mieux informée que moi, » avoua-t-il platement. « Ce que je peux vous dire toutefois, c’est que vous n’avez pas choisi le royaume le plus facile pour étendre votre trafic. » Atlas se foutait des Faunus, Vacuo se foutait de tout le monde, tout le monde se foutait de Menagerie, aucune idée pour Mistral, mais Vale … Le Faunus se remit à marcher en rond, peut-être pour activer le hamster dans son cerveau.
« Le White Fang est beaucoup plus violent ici qu’ailleurs. » Il était bien placé pour le savoir puisque ces animaux représentaient ses principales victimes. Il se doutait aussi qu’un tel groupe terroriste risquait de mettre des bâtons dans les roues de Princess. « Leurs actions ont naturellement causé une hausse du racisme dans la population humaine, » enchaîna-t-il en levant un doigt, suivi d’un deuxième : « En réponse, les "citoyens" Faunus se radicalisent de plus en plus. » On sentait bien le sarcasme sur le mot "citoyens". Bref, Nevermore venait de pointer une réaction en chaîne – voire un cycle sans fin – aussi logique qu’ignorée; la plupart des gens préféraient se voiler la face. Comme si cela suffisait à effacer la dure réalité : les Humains et les Faunus ne peuvent cohabiter pacifiquement. C’était comme mettre un lion et une gazelle dans la même pièce dans l’espoir qu’ils deviennent amis.
« J’ai aussi constaté que les Faunus se déplacent davantage en meute ces temps-ci, sûrement pour se protéger. » Alors que les Humains étaient ceux ayant besoin de protection contre ces animaux. En tout cas, le fait qu’ils soient souvent groupés risquait-il de nuire aux opérations de Princess ? À moins que cela lui permettait d’attraper plus de vilaines bêtes d’un seul coup … « Quant aux quelques petits villages … Je n’y ai pas vraiment vu de Faunus. J’imagine qu’ils préfèrent se concentrer dans la capitale tels des rats dans un égout. »
Le cerf expliquait tout cela de sa fausse voix grave mais calme, espérant que ces quelques informations soient un minimum pertinentes. Il s’arrêta devant une vieille balançoire à bascule rouillée. Ce jeu avait sûrement fait le bonheur de plusieurs enfants avant que le parc entier soit abandonné … Le tueur tourna finalement son visage masqué vers celui de la trafiquante, son expression encore plus indéchiffrable dans la nuit noire. « Pardonnez-moi si tout ce que je dis vous est inutile … Ma spécialité est le meurtre, pas la collecte d’informations. »
Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Dim 28 Fév - 17:01
Un instant, Princess se demanda ce que l’homme agenouillé face à elle pouvait bien penser de cette femme, qui prenait contact avec lui au beau milieu d’une nuit trop sombre pour lui proposer une coopération. Une lunatique, sans doute. C’était bien souvent ce qu’on voyait en elle, depuis qu’elle avait cessé d’être faible pour s’endurcir face à l’adversité. Une lunatique, une folle, ou bien … une visionnaire. Car la rose savait s’entourer, elle choisissait avec grand soin ces hommes, ces femmes qui travaillaient à ses côtés, pour ne jamais avoir à douter d’eux. Et ce Nevermore, cet être perdu en face d’elle, qui tentait vainement de s’élever au-delà d’une condition de bête, serait le plus fidèle de tous. Parce qu’il savait ce qu’il avait à perdre. Parce qu’il savait comment fonctionnaient leurs proies, leurs peurs, et leurs douleurs les plus intimes. De manière plus immédiate, aussi parce qu’il connaissait Vale. D’une oreille attentive, la Criminelle à demi-masquée écouta ce que ce renégat en face d’elle avait à lui dire. Hochant la tête. Oui, elle le savait, Vale n’était pas le plus facile. Elle avait choisi cet endroit pour une raison bien simple : la géographie. Ses partenariats commerciaux avec Atlas n’étant plus à renégocier, Vale demeurait le plus proche pour poursuivre ses agissements. « Je vois. » grinça-t-elle entre ses dents. Sans y prendre garde, la rose avait commencé à marcher de long en large, comme pour réfléchir à son aise. Ce que rapportait Nevermore était semblable à ce que ses autres sources lui avaient confié. Ce ne serait pas simple, non, loin de là. Mais la rose resserra les poings. Elle était prête. Elle serait prête. Quand enfin le Faunus se tut, Princess eut un soupir lassé.
« Tu ne tueras pas, avec nous. Tu ne blesseras pas. Ni les autres … » Un mouvement main vers l’extérieur, comme pour désigner une foule pourtant à l’œil trop invisible. Et puis, d’un index presque accusateur, la fin de sa phrase se posa. « … ni toi-même. » Car la princesse n’était pas sotte. Elle savait ce qui arrivait, quand on détestait sa personne. Quand le simple fait d’exister vous devenait intolérable. On se fait du mal, on se blesse, on se met en danger. Les dieux seuls savaient ce que ce mercenaire masqué s’était fait subir à lui-même. Et cela devait prendre fin. Les hommes comme les animaux étaient des créatures vivantes. Si les seconds, par leur nature, avaient besoin que les premiers donnent un sens à leur existence, cela ne signifiait pas qu’il fallait leur vouloir du mal. Simplement les dresser, les dompter, les garder. Hors de question qu’un de ses hommes de main se mette à passer kamikaze au beau milieu d’une de leurs entreprises. Une bourrasque la fit frissonner. Elle était dehors depuis trop longtemps. Bien trop longtemps. Il allait falloir qu’elle se rentre, qu’elle prépare avec tous ses hommes les évènements à venir. « Dans quelques jours, les festivités d’hiver battront leur plein. Je sais de source sûre qu’un évènement déclencheur viendra distraire toute la foule, à heure et date fixée. » Roman lui avait confié, à mots couverts, ce qu’il comptait faire arriver. « Demain, place principale de Vale, 17 heures. Je t’introduirai dans notre QG. Est-ce clair ? » Au fond, elle n’attendait pas de réponse. Il viendrait, cette certitude s’était faite sienne. Elle avait lu en lui, alors il viendrait. Parce qu’il avait foi dans leur cause, et qu’il ne lui faillirait pas.
Ebenholz Mitternacht Sujet: Re: Your collaboration is appreciated [Princess][Terminé] Lun 1 Mar - 17:35
Scroll SP: (826/1200) Arme(s): Guilty & Charged Semblance: Voice Actor
Nevermore fit de nouveau face à Princess lorsque celle-ci réagit enfin à ses longues explications. Simple question de politesse. Puis, lorsqu’elle lui ordonna de ne tuer ni blesser personne – et surtout pas lui-même, – le cerf détourna le regard une petite seconde. Comme si elle demandait à son chien de ne pas détruire les meubles et de ne pas s’arracher le poil … Pour tout dire, la rose faisait bien de s’inquiéter : le Faunus pouvait rapidement passer de "Je dois fuir pour combattre un autre jour" à "Si je meurs, je vous amène tous avec moi, sales bêtes" et vice-versa. Sans parler qu’il était capable de se mutiler; ce n’était plus à prouver. Elle n’avait pas choisi l’animal de compagnie le plus simple, ça non …
« Je comprends, » répondit simplement l’homme. Plus exactement, ce qu’il avait compris, c’est qu’il ne devait pas faire le con lorsqu’il était sous les ordres directs de Princess. Après, ce qu’il faisait de ses temps libres et de ses fins de semaine, ça ne regardait pas la demoiselle, non ? Parce que monsieur se voyait mal arrêter de tuer du jour au lendemain, surtout lorsqu’il y avait encore tant de Faunus criminels en liberté. C’était devenu une habitude, sa petite routine. Sa seule raison d’être avant que Princess n’apparaisse et lui en offre une de plus.
La jeune femme lui apprit ensuite que quelque chose allait se produire pendant les prochaines festivités d’hiver. Quelque chose de négatif à n’en point douter. Dommage pour les humains présents… et tant pis pour les Faunus. Mais si elle lui disait tout cela, était-ce parce qu’elle comptait en profiter ? À peine arrivée à Vale qu’elle préparait déjà un gros coup. Nevermore ne pouvait qu’approuver; les choses n’en seront que plus intéressantes.
Puis, impérieuse, elle lui donna un nouvel ordre : un second rendez-vous qui s’annonçait bien plus officiel qu’une simple rencontre dans un parc au milieu de la nuit. « Très clair. J’y serai, » assura-t-il. L’homme masqué se rapprocha de la femme masquée – mais pas trop quand même. Si cette dernière n’avait pas froid aux yeux, elle avait visiblement froid ailleurs. Ah, quel abruti d’avoir fait durer cette conversation sous une telle température ! Le regard du Faunus se fit plus doux alors qu’il le posait sur sa supérieure.
« Désolé que vous ayez dû rester dehors aussi longtemps à cause de moi. Je ne vous retiendrai pas davantage. » Les deux criminels n’avaient de toute façon plus rien à se dire. Ils avaient discuté, ils en étaient venus à une entente, puis ils allaient discuter encore demain. Aucune raison de s’attarder plus longtemps sous les étoiles. Nevermore tira sa révérence en s’inclinant humblement devant Princess avant de s’éloigner. Il s’arrêta après avoir fait seulement quelques pas, dos à l’humaine.
« Soyez prudente sur le chemin du retour. »
Qui sait si des Faunus assassins moins civilisés que lui n’arpentaient pas les rues en ce moment même ? Enfin, il reprit sa marche et disparut parmi les ombres de la ville. C'était sûrement inutile de s’inquiéter pour la dame rose … Plus qu’une trafiquante téméraire, elle était une battante. Cela ne faisait aucun doute.
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