I'm a Diamond in the Rough, a Shiny Piece of Coal. {FINI}

     Meteor est un jeune homme aux premiers abords condescendant et arrogant. Il adore lancer des piques aux autres. Qu’il les connaisse ou pas d’ailleurs. Cela est amplifié par son humour naturellement sarcastique et noir. Que tout le monde ne comprend pas forcément. Il est donc assez courant de penser que Meteor était un de ces bourgeois prenant tout le monde de haut. Cependant, lorsqu’on creuse un peu plus, il sait se montrer plus doux et soucieux de bien faire. Il lui arrive assez régulièrement de regretter ses paroles. Il avait beaucoup être une personne réfléchissant beaucoup, il laissait tout de même souvent échapper des propos blessants, frappant bien là où ça fait mal. Et il culpabilisait ensuite beaucoup quelques heures plus tard. Il utilise ce mécanisme de défense depuis le rejet total de sa famille, vers ses quatorze ans.

     Doté d’une intelligence plus haute que la moyenne, il a un certain sens de la déduction. Cependant, il lui arrive que son cerveau aille un peu trop vite et qu’il s’imagine des scénarios catastrophes, ce qui le fait angoisser et donc faire et dire n’importe quoi. Bref, il n’était pas infaillible. Il est par ailleurs paranoïaque, ce qui n’aidait pas à l’apaiser dans certaines situations. Dans ces moments-là, il lui arrivait souvent de dire à haute-voix ce qu’il pensait, et ça le mettait souvent dans l’embarras. Mais plus il tentait de se rattraper, et plus il s’enfonçait dans les profonds marécages impitoyables de la honte.

     D’un naturel moqueur et taquin, il lui arrive souvent de faire des blagues de très mauvais goût, surtout avec les Faunus. Sûrement un vestige de son racisme (qui bien sûr n’est plus actuel). Il n’appréciait pas vraiment les Faunus, à la base, influencé par sa famille qui les détestait. Cependant, Meteor savait se remettre en question et réfléchir tout seul. Il ne partageait donc plus le même avis que sa famille. Il était même devenu militant pour la cause des Faunus. Il était d’avis que les Faunus étaient même bien mieux que les humains, car ils possédaient des capacités physiques parfois plus grandes. En revanche, il a une grosse dent contre les White Fangs. Il les exècre du plus profond de son âme. Il n’aime pas les extrêmes en général, notamment lorsqu’ils utilisent la violence pour faire asseoir leur domination ou pour faire comprendre leur point de vue.

~

Meteor possède des cheveux châtain clair, lisses et courts, avec une mèche un peu plus longue sur le devant, à sa gauche. Ils sont généralement parfaitement coiffés, mais partent vite en bataille après une bonne nuit de sommeil, ou un combat. Il lui arrive alors souvent de se recoiffer, soucieux de son apparence. Ses yeux ont pour particularité d’être très clairs, de la même couleur et du même éclat que le quartz blanc. Cela pouvait le rendre un peu intimidant.

     Il est plutôt grand et possède une bonne musculature, sans être non plus un gros tas de muscles, faisant ainsi un mètre quatre-vingt-deux pour soixante-dix-huit kilos. Il n’était de base pas particulièrement musclé, mais depuis qu’il avait découvert sa Semblance, il s’entraînait et faisait de la musculation tous les jours.

     Ses vêtements sont composés d’une chemise à jabot blanche avec des longues manches brunes en cuir fin. Il porte également de longs gants en cuir bicolores bleus et bruns, sur lesquels se trouvent par-ci et par-là quelques bagues en argent, parfois ornées de pierres précieuses. Par-dessus, il se vêt d’une sorte de veste gris-bleu, couleur jade et dorée fermée par deux rangées de quatre boutons chacune, lui arrivant aux genoux et sans manche. Encore par-dessus, il possède une petite cape assortie (gris-bleu et jade) lui arrivant au-dessus des coudes. Son pantalon est assez sobre, élégant mais confortable, en cuir brun. Il est surmonté de bottes montantes avec de légers talons de quatre centimètres, jusqu’en haut des cuisses, également en cuir mais de couleur gris-bleu. Il possède quelques éléments d’armures en acier forgé protégeant ses coudes, ses genoux et le dessus de ses pieds.

Je m’appelle Meteor Quartz. J’habite à Vale. Fils de Comet et Astrid Quartz. J’ai également une grande sœur de trois ans mon aînée du nom de Stella, et un jeune frère de deux ans mon cadet s’appelant Aster. Nous étions une famille qu’on pourrait qualifiée de très aisée. Pas que nous soyons une famille noble ou riche de base. En fait, mon père avait une Semblance qui faisait de nombreux envieux. Elle lui permettait de faire émerger des métaux et pierres précieuses. Permettait, je précise, car mon père n’était plus de ce monde depuis mes huit ans. Cela peut sembler un peu sombre de ma part de dire cela sans contexte. Mais cet événement m’avait marqué à vie. Nous étions une famille relativement unie et heureuse, jusqu’à ce jour. Mon père, alors qu’il rentrait du travail avec ses collègues, a été attaqué par des White Fang. Personne n’a survécu durant ce massacre. Même ses collègues qui pourtant étaient pour la moitié d’entre eux des Faunus ont été massacrés. Cet événement avait mis toute la ville dans une totale incompréhension. C’est d’ailleurs depuis ce jour que ma mère ainsi que ma sœur se sont mises à mépriser les Faunus. Ma mère ne les aimait pas de base. Je ne savais pas pourquoi, mais étant très jeune et profondément choqué par ce tragique incident, j’en fis de même. Je n’allais pas non plus jusqu’à insulter des Faunus, mais je les méprisais et étais persuadé qu’ils ne contrôlaient pas leurs pulsions de violence. Leur présence me mettait très mal à l’aise. J’avais constamment peur que l’un d’eux soit un White Fang infiltré cherchant à semer le chaos. Comme ils avaient semé le chaos dans ma famille. Ma haine profonde envers les White Fang me poursuivrait toute ma vie. Je détestais que des innocents meurent et que des familles soient détruites.

     Nous ne nous parlions plus vraiment à partir de la mort de mon père. De plus, nous n’avions plus autant de ressources financières depuis. Heureusement que nous avions d’énormes économies. Elles nous permirent de toujours vivre plutôt confortablement, bien que nous dûmes faire plus attention qu’auparavant. Enfin, inutile de se plaindre, je n'ai jamais connu la pauvreté. Ma mère comptait sur ma sœur aînée pour développer une Semblance similaire à celle de mon père, étant donné qu’elle était en grande partie héréditaire, bien que très rare. Cependant, Stella avait hérité de la Semblance de ma mère. Elle consistait a former de petites étoiles dans le noir pour se repérer. Elle était pratique, mais pas vraiment source de revenus. Mon frère développa peu de temps la même Semblance. C’est ainsi que ma mère commença à me mettre une pression lourde sur les épaules. Elle qui avant était affectueuse et épanouie, me disant que je ressemblais beaucoup à mon père de caractère, et car j'avais ses yeux, elle devint froide, distante.

     Lorsque que ma Semblance apparut, j’avais 10 ans. Je m’étais fait agresser par un "camarade" de classe, et je n’avais rien pu faire, ayant été un enfant très discret et timide. Puis au moment où j’espérais très fort qu’il tombe par terre pour qu’il y ait un retour du bâton ainsi qu’une certaine justice rendue, l’enfant tomba. Une petite pierre était sortie du sol pour le faire trébucher. Ma mère fut convoquée par le directeur, et au lieu de me disputer, elle fut ravie. Fière. J’avais retrouvé ma mère, en quelques sortes. Du moins, c’est ce que je croyais.

     Aussitôt rentré à la maison, elle me donna un entraînement intensif. Qui devenait de plus en plus éprouvant au fil des semaines et des mois. J’étais épuisé. Utiliser ma Semblance n’était pas sans risque. J’avais des courbatures, des crampes et des fatigues musculaires à chaque fois. Plus je l'utilisais, et pire c'était. Et je me souviendrais toujours des moments où elle m’enfermait dehors, dans le jardin, jusqu’à ce que je fasse émerger des pierres précieuses afin de faire perdurer notre fortune presque écoulée. Je pouvais mourir de faim et de froid, ça lui était égal. Il fallait que je ramène des pierres et métaux précieux. Je compris assez rapidement que j’étais devenu une poule aux œufs d’or. Exploité juste pour son don. J’étais intelligent et je le compris vite. Mais je ne disais rien, peu friand des conflits. Ma sœur aînée ne disait rien non plus, même si elle savait ce qu’il se passait. Mon frère cadet, lui, n’était heureusement au courant de rien.

     J’avais 14 ans, maintenant. J’étais scolarisé dans une école prestigieuse de Vale. J’étais un élève modèle. Toujours dans les trois premiers de la classe, je dirais. J’avais un petit groupe d’amis restreint, mais fidèle. Peu de problèmes dans ma vie, mis à part les incidents réguliers avec ma Semblance ainsi que la pression scolaire qui pesait en permanence sur mes épaules. Il fallait que je sois un élève parfait. Ce que j’étais. Je n’avais pas vraiment le temps pour mes passions. Est-ce que j’en avais, au juste ? Je m’intéressais à tout, mais je n’avais que peu le temps d’approfondir mes centres d’intérêts.

     Un matin, un événement eut lieu et changea ma vie. Une fille de la classe d’à côté, apparemment nommée Carmen, que je croisais souvent dans les couloirs sans la connaître, m’avait foncé dedans. Elle s’était beaucoup excusée et était confuse. Ce n’était pas si grave, bien que je fusse agacé. Je trouvais par ailleurs cette fille super louche. Déjà je la croisais en permanence sans le vouloir, puis… je ne sais pas trop pourquoi, j’avais l’impression qu’elle cachait son cou. Elle portait toujours une écharpe autour de ce dernier. Et ce, même en été par des chaleurs insupportables. Ayant un esprit de déduction plutôt bien aiguisé, sans me vanter (bon, si, je me vantais clairement de ça), je trouvais ça très suspect. Certaines rumeurs disaient qu’elle était une White Fang et qu’elle cachait la preuve de son appartenance dans son cou. Mais personne n’était trop sûr qu’elle en était une. Elle cacherait donc son tatouage ? Et pourquoi elle était ici ? Elle comptait faire le même massacre qu’avec mon père ? Je craignais qu’un autre incident de ce genre se reproduise. Et je voulais quelque part protéger des innocents. Il fallait que je l’arrête et la dénonce. Mon sens de la justice était très aiguisé.

     Je grimaçais souvent quand elle était proche de moi. Je trouvais cela répugnant. Et cela arrivait beaucoup trop souvent. Un jour, bien que je regrette un peu ce comportement horrible de ma part, je lui retirai son écharpe de force lorsque je me retrouvai seul avec elle. Mais c’est avec horreur et dégoût que je découvris qu’elle n’avait pas un tatouage, mais des branchies. C’était… étrange. Pas vilain, mais je n’en avais jamais vu en vrai. Je lui avais donné rendez-vous dans une salle de classe pour "discuter du cours". Mensonge de ma part, bien sûr. La fille avait fondu en larme. Et l’imbécile que j’étais n’avait pas pu s’empêcher de lui dire des choses assez horribles et blessantes en ricanant.

     "Tu es quoi ? Une sardine ? Tu sens le poisson, tu vas repousser tous les mecs qui voudront s’approcher de toi !"

     "N-non… Je suis une Faunus carpe koï, ne me fais pas de mal… !"

     Elle était sans défense, et inoffensive. Je regrettais très vite mon geste et lui rendis son écharpe. Mais j’étais trop fier pour le montrer et pour m’excuser. La jeune fille était partie en courant et en pleurant après m’avait asséné un coup au visage. J’avais agi impulsivement. Je le méritais, il faut dire. Elle n’était probablement (et sûrement) pas une criminelle. Je mettais tous les Faunus dans le même panier : celui de criminels ou de sauvages qui étaient incapables de s’adapter dans un monde d’humains civilisés.

     C’est à partir de ce jour que je commençai à revoir ma façon de penser. J’avais eu le temps de m’excuser auprès d’elle. Je lui achetais des petits cadeaux et tentais de discuter avec elle gentiment, malgré mon sale caractère.

     Très vite, elle commença à me pardonner (cette fille était trop gentille), puis nous devinrent amis. Grâce à elle, j’avais compris que les Faunus étaient comme les humains (mais en mieux, quand même). Elle me permit aussi de découvrir ma bisexualité. Cela reste anecdotique, mais c’était quelque chose de très important pour moi. Je me sentais mieux. On se confiait l’un à l’autre comme des meilleurs amis. J’étais heureux de l’avoir rencontrée. Elle avait fait de moi une meilleure personne.

     C’est au même moment que je découvris que mon père était, au contraire de ma mère, ami avec autant d’humains que de Faunus. J’avais retrouvé une photo de lui dans sa jeunesse. Je ne ressemblais pas à mon père, excepté le caractère et les yeux. Tout le reste me venait de ma mère. J’avais parlé de la tragédie de ma famille avec Carmen. Ainsi que l’acharnement que j’avais pour que ma Semblance soit suffisamment forte pour ma mère.

     La seule et unique fois où j’avais invité Carmen chez moi, ma famille découvrit avec stupeur que mon amie était une Faunus. Son cou fut exposé par inadvertance. Ma sœur s’était montrée très insultante envers elle. Mon amie n’avait pas supporté et s'était ouvertement défendue, et moi non plus d’ailleurs, je ne pouvais le tolérer. Je m’étais fâché, mon sang n’avait fait qu’un tour, et j’en avais profité pour enfin leur dire tout ce que j’avais sur le cœur.

     Que leur haine n’avait aucun sens.

     Que mon père se retournerait dans sa tombe s’il voyait à quel point notre famille était désunie et malsaine.

     Que JAMAIS ils ne profiteraient de ma Semblance pour continuer à vivre confortablement dans le luxe et l’opulence.

     Et puis, tant qu’à faire, je leur dis que je me marierai avec un Faunus, plus tard, et qu’il y aurait une chance sur deux que ça soit un homme. J’étais ensuite parti avec mon amie en claquant la porte. Ma Semblance avait tendance à devenir incontrôlable lorsque je ressentais des émotions fortes. J’avais complètement perdu les pédales et détruit le parquet du salon pour conclure ma colère.

     Suite à ces événements, j'avais contacté mes grands-parents paternels qui vivaient à Atlas. J’irais vivre chez eux. Ils m’avaient écouté et me soutenaient. J’étais perdu et désœuvré. Je n’avais que 14 ans et je ne pouvais plus revenir à la maison, sous peine d’être critiqué et utilisé. J’avais passé la nuit-là à pleurer chez mon amie, qui m’avait accueilli à bras ouverts. Jamais je n’avais extériorisé mes émotions de colère de tristesse après le décès de mon père. J’étais à la fois désemparé et soulagé. Je n'ai plus donné aucune nouvelle à ma famille, excepté à mon frère cadet, qui pensait à peu près comme moi, visiblement.

     Je fis mes adieux à mon amie le lendemain. Elle allait terriblement me manquer. Elle me confia son écharpe avec laquelle elle cachait autrefois ses branchies. Depuis, je la portais tous les jours. Elle avait énormément de valeur à mes yeux. Elle était comme une sœur pour moi car elle et moi, nous avions évolué ensemble et dans le bon sens. Elle ne cacherait désormais plus sa nature, et moi non plus, je ne cacherai plus autant mes émotions et mon identité.

     Mon déménagement à Atlas se passa sans encombre. Je gagnai ma vie pour aider mes grands-parents grâce à ma Semblance qui pouvait faire émerger des pierres précieuses et des métaux. J'en faisais des bijoux, et parfois des armes, avec l'aide de ma grand-mère.

     J’intégrai vite une école préparatoire de combat pour devenir Huntsman, comme mes grands-parents à l’époque. Ma vie reprit son cours, je fus accepté sans problème à l’Académie d’Atlas, étant toujours dans les premiers élèves de la classe, et je fis partie de la Team AVQA, qui possédait les initiales de nos noms de famille. Je n’aimais pas vraiment les avocats, mais mon avis n’était pas des plus importants.

     Notre chef, Snow, était un Faunus lapin blanc avec un fort esprit de justice. Un leader né, bourreau du travail, malgré ses quelques maladresses. J’adorais le taquiner et le pousser à bout. Mais c’était en toute amitié. Il me le rendait bien, il faut dire. Nous avions tous les deux des notes exemplaires, mais nos caractères et comportements divergeaient beaucoup.

     Il y avait également Ezekiel (aka Zeke), un Faunus requin (décidemment, j’étais bien tombé), avec lequel je devins très vite rival et ami. Il arrivait souvent que l’on se frappe dessus pour mesurer notre force et qu’on se réconcilie une minute après.

     Enfin, il y avait Alice, mon binôme lors de la formation des équipes. J’étais tout aussi proche d’elle que des deux autres. Il nous arrivait parfois de prôner haut et fort lors de manifestations nos points de vue convergents à propos des Faunus. Je l’avais aidé à avoir moins d’à priori sur les Faunus, comme Carmen l’avait fait pour moi. Je continuais à charrier mes partenaires Faunus sur leur nature, mais c’était seulement pour les taquiner gratuitement.

     Après avoir haut-la-main obtenu mon diplôme de Huntsman, je rejoignis l’armée avec mes chers amis les Faunus. Alice devient Huntress, nous gardions toujours un lien très proche. Ezekiel quitta l’armée après un an, et cela affectait Snow, je le sentais. J’étais sergent, et Snow était, disons simplement, mon patron. Il avait gravi les échelons à une vitesse folle. Ce métier était quelque peu stressant, mais il me plaisait.