Les rues de Vale fourmillaient d’une effervescence toute particulière à l’approche des festivités hivernales. Princess s’y était rendue, bien sûr, avec quelques jours d’avance. Histoire de pouvoir finalement parler à Roman Torchwick de vive voix, et à pouvoir dénicher quelques Faunus rares dans la foule disparate qui s’assemblerait là. Un long manteau vert sombre enroulé autour d’elle, les cheveux voletants -comme toujours- en tous sens, la rose marchait négligemment dans les rues. Elle avait un peu de temps avant que ne commence les festivités et, à Vale comme ailleurs, son visage demeurait inconnu du grand public. Seul son pseudo avait parfois fuité. Princess. Mais elle n’était pas Princess aujourd’hui. Elle était Unaëlle Stoneglass, en voyage de plaisance sur un continent étranger. Tout simplement. Inspirant à plein poumons l’air lourd de parfums qui annonçait l’hiver, la rose s’amusait à observer les passants autour d’elle. Tous ces locaux, pressés par le temps, zig zaguant entre les flâneurs sans prêter un instant attention aux merveilles qui les entouraient.
Unaëlle était de bonne humeur. Elle remarqua distraitement devant elle deux jeunes gens à la tignasse rouge, presque rosée. Intéressant. La belle admirait les chevelures plus que quiconque. La sienne, après des années de teintures bleues, vertes ou argentées, avait finalement hérité d’un rose pâle qui la suivait depuis ses études. Et voilà que devant elle, deux enfants arboraient sur leurs crânes ce sublime coloris. La criminelle eut un sourire pour elle-même.
Sourire vite effacé, puisque le plus jeune des deux laissa tomber quelque chose qui ressemblait fort à un lapin en peluche. L’aînée ne semblait pas avoir remarqué la détresse de son cadet et poursuivait son avancée dans la foule sans un regard pour le jouet égaré. Sans réfléchir, Unaëlle ramassa le lapin et interpela la jeune femme qui s’éloignait dans la foule. « Mademoiselle ! Mademoiselle ! » Soucieuse de se faire entendre, elle se mit à presser le pas elle aussi. Arrivée enfin à portée de voix de son interlocutrice, elle annonça de nouveau en tendant le lapin : « Mademoiselle ! Vous avez laissé tomber ça ! »
Erin Samed Sujet: Re: Emportés par la foule. - Unaëlle & Erin Lun 23 Nov - 21:46
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Erin était d’une terrifiante bonne humeur. Ayant assez mit de côté et ayant prit de l’avance sur ses révisions, elle avait pu rentrer chez elle pour revoir sa petite fratrie. Elle leur avait fait la surprise, toquant alors à la porte de la petite maisonnette, en périphérie de la ville. Dès que la porte s’était ouverte sur sa silhouette et que les enfants avaient compris, ils lui avaient sauté dessus pour la noyer sous une vague d’affection. Rien n’est mieux que la maison, pas vrai ? Ainsi, elle avait eu l’occasion de manger un bon repas avec eux et dès le petit matin, elle avait décidé d’emmener son plus jeune frère en balade en ville. Le petit Irae allait sur ses 9 ans, possédant une chevelure couleur Aube comme sa grande sœur. Ensemble, ils formaient un duo qu’on remarquait de loin. Les deux Samed avaient ainsi prit le temps de visiter la cité tranquillement, profitant de pouvoir passer du temps ensemble. Ils avaient mangé une glace ensemble puis Erin avait emmené Irae à divers endroits assez amusants pour les enfants, comme le parc où ils avaient construit un superbe château de sable à en rendre jaloux les plus grands architectes ou bien encore la bibliothèque où la demoiselle avait emprunté un compte pour enfant qu’elle lirait le soir au petit garçon.
Leur prochaine destination ? Le petit garçon avait demandé à passer dans la rue où se regroupait les fleuristes de la ville. Il avait toujours été un fan de plantes et, face à ses petits yeux de biches, la demoiselle n’avait pas tenu bien longtemps. Ainsi, main dans la main, ils avaient pris la direction de la fameuse rue. Le trajet était quelque peu difficile. En effet, la foule, plus conséquente à cette période de l’année, empêchait les deux roux d’avancer tranquillement et ils se retrouvaient parfois bousculer par quelques habitants trop pressés. Cela eu la terrible conséquence de faire tomber du sac à dos la peluche du cadet qui s’écrasa lourdement, sans être remarquée par les propriétaires. Mais alors qu’ils continuaient d’avancer, une voix les interpella vivement. Surprise, Erin s’était retournée pour découvrir une femme, plus âgée et à la longue chevelure rose pale, tendant dans leur direction la fameuse peluche. C’est Irae qui brisa en premier le silence avec son grand sourire et son innocence.
I – Mint !
Il avait alors tendu les mains pour récupérer son fidèle compagnon aux grandes oreilles, tout joyeux. La demoiselle reprit enfin ses esprits, un peu gênée de la situation et peut-être un peu perturbée par l’inconnue, sans en savoir la raison.
- Merci mademoiselle ! Vous nous sauvez la vie ! Si on perdait cette peluche ... Vous n'imaginez même pas la terrible crise que j'aurais dû gérer ... !
Un frisson lui parcourrait l’échine rien qu’en y pensant. Son petit frère aurait été inconsolable et ce, malgré tous les efforts qu’elle aurait put faire, celui-ci étant particulièrement attaché à la petite créature que lui avait confectionné Erin. Elle se baissa pour se mettre à la hauteur du petit et annonça d’une voix douce.
- Qu’est-ce qu’on dit à la demoiselle Irae ?
Et toujours avec cette innocence, l’enfant s’était tournée vers la dame aux cheveux roses pour lui dire tout sourire, serrant son doudou contre lui.
I- Merci ! Vous avez de beaux cheveux madame ! Vous ressemblez à une rose ! Vous ne seriez pas une fée, comme dans les histoires ?
L’apprentie Huntsman se mit à rougir face aux paroles de son petit frère en se redressant. Bon sang, s’il continuait comme ça, il serait un vrai don-juan plus tard ... Ses iris violettes se posèrent sur l’inconnue quelques instants et une fois que la gêne fut passée, elle reprit la parole.
- Désolée, il est un peu curieux ! Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous remercier ?
Mais à peine avait-elle eu le temps de finir sa phrase qu’Irae en fit de nouveau des siennes, attrapant la main de la jolie femme qui se trouvait devant eux, semblant s’être prit d’affection pour celle-ci.
I- Oh venez avec nous madame ! On va voir des fleurs ! Il y aura peut-être des roses !
Le cadet de Samed était visiblement un petit garçon énergiques et pleins de surprises ... Avec une sociabilité parfois terrifiante !
Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: Emportés par la foule. - Unaëlle & Erin Mer 25 Nov - 12:09
Le propriétaire du lapin en peluche lui arracha presque des mains son doudou tant aimé. Avec ses yeux immenses et ses cheveux flamboyants, il avait sur le visage la douce lueur de ceux dont la candeur n’a pas encore été entâchée par la rudesse des évènements. Unaëlle sourit avec bon cœur, laissant le sourire du petit garçon toucher la grande sœur qui se cachait toujours en elle. Quel âge pouvait-il avoir ? 7 ans, 8 ans peut-être ? Plus vieux que Téodore ne l’avait jamais été, donc … Son aînée, une jolie demoiselle à la chevelure toute aussi rousse que le garçonnet, remercia Unaëlle avec effusion. « Oh, ce n’est pas grand-chose, voyons … » commença-t-elle à se justifier. Mais déjà la jeune femme se baissait à hauteur de son frère et, avec un sourire, lui somma d’exprimer lui aussi sa gratitude. « Oh, ce n’est pas la p… » La phrase de la rose se trouva interrompue par le regard rayonnant du petit Irae qui se tournait vers elle. Avec un sourire immense, il la complimenta sur ses cheveux, emplissant sans l’avoir prémédité le cœur l’ex-Chasseresse d’une bouffée de tendresse. Cet enfant éveillait en elle le douloureux et tant chéri souvenir d’une époque où elle-même avait sous son aile 3 charmants bambins blonds comme les blés qui faisaient de sa vie un enfer … et un conte de fées.
A son tour, Unaëlle se baissa quelque peu pour plonger son regard vert dans les iris du jeune garçon. « Je ne suis pas une fée, non. Mais regarde, toi aussi tes cheveux font des trucs bizarres ! » glissa-t-elle sur le ton de la confidence. Et, d’un geste, elle réduisit légèrement le poids des cheveux couleur aube sur les épaules du garçonnet. Ceux-ci commencèrent à s’agiter en tous sens, comme les siens, ce qui arracha au petit un éclat de rire ravi. La grande sœur, quant à elle, dévisageait la rose et son cadet avec un regard empreint de tendresse et de curiosité. Unaëlle savait combien ses cheveux rebelles attisaient la méfiance de ses interlocuteurs, aussi jeta-t-elle à la jeune femme un sourire sincère.
Elle allait expliquer que les questions ne la gênaient pas, que le petit garçon était adorable et qu’il n’y avait nul besoin de la remercier, lorsqu’Irae en décida autrement. Avec un air suppliant, il implora Unaëlle de les accompagner pour aller « voir des fleurs ». « Eh bien, c’est-à-dire que … » commença-t-elle. « J’allais m’acheter des takoyaki, mais … » Mais les iris couleur bleuet du charmant Irae se firent plus demandeurs encore, et la rose ne sut résister bien longtemps à ces supplications muettes. Souriant de nouveau, elle fit mine d’hésiter avec un ton faussement dramatique : « Oh la la, cela bouscule vraiment tout mon programme … »
Un coup d’œil complice à la grande, et Unaëlle finit par répondre : « Irae, c’est ça ? J’ai une proposition pour toi et pour ta grande sœur : je vous offre des takoyaki à tous les deux, et puis après j’accepte de venir voir les fleurs avec vous. Est-ce-que ça te va ? » Tout en s’adressant au garçonnet, elle jeta un regard interrogateur à son aînée. Elle ne voulait surtout pas s’imposer dans une après-midi prévue d’avance. Et puis peut-être que cette jeune femme rousse n’avait pas du tout envie de passer du temps avec elle. Après tout, elle aurait pu être n’importe qui et, malgré la gentillesse dont Unaëlle tâchait de faire preuve en -presque- toutes circonstances, elle ne pouvait blâmer quiconque de se méfier un tant soit peu des inconnus. Elle s’en remit donc à la grande sœur aux cheveux de feu concernant le programme de l’après-midi, tendant vers celle-ci une main gracile : « Je ne me suis pas présentée, je m’appelle Unaëlle ! Je ne suis que de passage ici, et j’avoue ne pas très bien connaître cette ville pour l’instant ... » Sa chevelure rosée battant toujours contre ses tempes, elle ajouta d’une voix posée : « Je viens de Mistral, je suis diplômée d’Heaven. »
Erin Samed Sujet: Re: Emportés par la foule. - Unaëlle & Erin Jeu 3 Déc - 20:22
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Le petit garçon avait rit joyeusement à la remarque de la rosée, sous le regard attendri de sa grande sœur qui veillait et qui remarqua bien la modification du comportement des cheveux d’Irae, se demandant s’il s’agissait là d’une semblance, bien que par respect, elle ne poserait pas la question. Le sourire sincère de l’inconnue vint néanmoins la détendre un peu. Enfin, jusqu’à ce qu’Irae se mette à supplier celle-ci de les accompagner voir les fleurs. Son frère était vraiment sociable et innocent ... Un peu trop même ! Il fallait vraiment qu’elle lui apprenne à se méfier des inconnus même si cela risquerait de fissurer cette fameuse innocence si attendrissante. Enfin bon, la situation avait plutôt bien tournée pour les Samed qui, finalement, accompagneraient la rosée pour déguster des takoyakis avant d’aller voir les fleurs tant désirées. Le petit n’avait pas hésité une seconde pour accepter, des étoiles dans les yeux et la bave aux lèvres. Un peu gênée, la rousse avait alors demandé.
- Vous êtes sûre ? Vous n’êtes pas obligée, il est peut-être petit mais il est assez gourmand en plus ...
Un petit rire passa la barrière de ses lèvres alors que son frère ainsi que la demoiselle se mettait en chemin. Elle les suivit donc, fermant les yeux une seconde pour profiter de la brise légère qui soufflait et caressait son visage. C’était agréable de rencontrer de nouvelle personne ! Le petit Irae vint lui prendre la main pour continuer de marcher, attrapant alors aussi celle de l’inconnue, créant alors un adorable tableau de trois chevelures rosées.
La conversation reprit donc son cours, avec des présentations en bonnes et dues formes cette fois. La jeune femme s’appelait donc Unaëlle et n’était pas du coin. Bien au contraire, elle venait de Mistral ! Elle était même diplômée d’Heaven ... C’était peut-être le destin ? Elle n’était pas la première ancienne élève de cette académie qu’elle rencontrait ! Une certaine curiosité mêlée de joie dans la voix, la jeune femme s’exclama.
- Appelle moi Erin ! Si tu veux, je te ferais visiter la ville ! On habite dans le coin et puis, je suis élève à Beacon alors je connais aussi quelques coins intéressants pour les huntsmen !
Le petit garçon quant à lui ne faisant pas attention à la discussion, fredonnant joyeusement à l’idée de pouvoir manger des petites boulettes de pouple.
- Tu es là pour le travail ?
Elle se stoppa et lança un regard désolé à la jeune femme.
- Oh désolée c'est peut-être indiscret ? Et je peux vouvoyer si vous préférez ! Mais vu qu’on va partager des takoyakis, je me disais que ça pouvait être plus agréable !
Et bien oui, si on partage un repas, autant être confortable avec l’autre personne, non ? Ce serait dommage de gâcher le goût de la nourriture ! Enfin, le doux parfum de celle-ci commença à chatouiller leurs narines et Irae accélérait légèrement le pas sans s’en rendre compte, faisant rire la rouquine. Qu'est ce qu'elle aimait voir cette petite bouille animée de tant de joie ... Elle serait prête à tout pour lui, comme pour ses autres frères et soeurs d'ailleurs !
- Irae, on en gardera un peu pour les autres, d'accord ? Alors n'engloutie pas tout !
Et le petit avait alors juste jeté un regard innocent à sa soeur, ne promettant rien quand au destin de la nourriture. Le stand, enfin, apparaissait dans leur champs de vision et le petit groupe s'en approcha pour commander.
Alors je vais vous prendre 6 takoyakis à manger tout de suite et 6 autres pour plus tard s'il vous plaît !
Son regard s'était alors porté sur la demoiselle à ses côtés avec une pointe d'inquiétude.
- Tu es sûre de vouloir nous inviter ? D'abord, tu me sauve avec cette histoire de peluche et tu te plies au caprice d'Irae ...
Le petit garçon fronça les sourcils et usa de sa moue larmoyante pour faire fondre le petit coeur de la pauvre Unaëlle en sapant la possible autorité de sa soeur par la même occasion.
- C-C'est vrai Unaëlle ... ? Je te force alors que tu veux pas me voir .... ?
Ah, quelle terrible technique le regard de chien battu ...
Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: Emportés par la foule. - Unaëlle & Erin Dim 6 Déc - 23:05
Si le petit Irae semblait immédiatement réjoui à la perspective de filer déguster quelques délicieuses brochettes, l’aînée semblait gênée d’accepter sa proposition. Rire cristallin, et Unaëlle passa une main gracile dans ses cheveux indisciplinés. « Ne t’inquiète pas, je te le propose parce que ça me fait plaisir. Je ne connais pas grand monde, ici. » La rose marqua un temps d’arrêt. « En vérité, je ne connais même personne. » Se laissant prendre la main par le petit garçon aux cheveux couleur lever de soleil, la belle Criminelle savoura l’instant paisible de ce milieu d’après-midi. Les petits doigts d’Irae serrés entre les siens, elle inspira profondément le parfum chaleureux d’un marché hivernal en devenir. Le trio se fraya un chemin dans les conviviales ruelles de Vale, en direction d’une petite boutique de takoyaki. Sur la route, Unaëlle entreprit de discuter tranquillement avec l’aînée. Erin, qui s’avérait être une étudiante de Beacon. Chasseresse en devenir, donc. Enfin, la parole se libéra, aussi fluide que les allées venues des habitants de Vale qui s’égrenaient dans les rues. Irae, de son côté, ne semblait guère prêter attention à ce dont conversaient gaiement les deux adultes qui l’encadraient.
Unaëlle, cheveux roses battant à ses tempes, observa son interlocutrice à la dérobée. Erin semblait joviale, mais … il y avait cette fêlure, quelque part enfouie sous la bonne humeur, que l’empathie de la rose ne pouvait que déceler. Comme une blessure, un vécu difficile qui avait endurci la jolie étudiante au point qu’elle soit ainsi … adorable. La jeune fille lui jeta un regard désolé, interrompant son chapelet de questions. « Ne t’en fais pas, on peut se tutoyer. Je ne suis pas si vieille ! » L’ex-Chasseresse eut un léger rire. « Oui, je suis là pour le travail ! J’ai fait le trajet depuis Mistral, c’est la deuxième fois seulement que je viens à Vale ! La dernière fois, c’était pour un tournoi, j’étais étudiante, et avec mon équipe on … » Les souvenirs affluèrent. Avec son équipe, ils avaient combattu vaillamment d’autres étudiants et étudiantes de toutes les académies. En binômes, ils avaient foulé les dalles holographiques de l’arène aux multiples facettes de leur salle de combat. Ensemble, ils avaient gagné, ils avaient perdu, ils avaient erré dans les rues de la capitale pour y déguster de délicieuses brochettes. Mais les souvenirs, avec le temps, s’effaçaient. Et puis, la ville avait bien changé. La rose aurait été bien en peine de retrouver les échoppes où Aethrus et elle s’étaient arrêtés jadis. Un sourire mélancolique étira les fines lèvres d’Unaëlle. « Enfin, c’était il y a très longtemps. » Ils me manquent. Eut-elle envie d’ajouter. Mais Erin se moquait probablement du devenir de la team AZUR, et de l’histoire d’Unaëlle de manière générale. La belle sentit son bras se faire tracter par un Irae très pressé d’arriver à destination ; et, de fait, le stand venait de se dresser dans leur champ de vision. Le trio hétéroclite s’approcha des étalages. Unaëlle entendit Erin commander des takoyakis, et ajouta sa commande propre : « Bonjour ! » sourit-elle à la tenancière. « Je voudrais 2 takoyakis, 2 yakitoris, et 2 brochettes au fromage, s’il vous plaît. » Tandis qu’ils attendaient leur commande, Erin se fit de nouveau gênée. Certes, la proposition de la rose était généreuse. Mais si elle n’avait pas souhaité inviter ces deux enfants, elle ne l’aurait pas fait. C’est ce qu’elle allait s’empresser de répondre avec un sourire lorsqu’Irae jeta vers elle un regard de chien battu déclenché par les paroles de sa sœur. Unaëlle éclata d’un rire franc. « Voyons, Irae, ta sœur a le droit de s’inquiéter ! Et ça ne veut pas dire que je n’ai pas envie de rester avec vous. » Frottant d’un geste tendre la chevelure du petit garçon pour le décoiffer, elle ajouta, pour Erin : « Ne t’inquiète pas. Je viens d’enchaîner les missions plutôt bien rémunérées en solitaire, je pense pouvoir apaiser l’appétit de deux rouquins. Et puis … tu vas bientôt devenir Chasseresse, je ne peux qu’encourager de tels efforts ! » Ponctuant sa dernière phrase d’un clin d’œil complice, elle tenta d’apaiser la petite voix à l’intérieur de son crâne qui hurlait qu’elle ne devrait pas mentir ainsi. Mentir ? Non. Elle omettait simplement une part de la vérité. Elle avait effectivement été diplômée d’Heaven et elle venait effectivement de faire quelques transactions, « missions », plutôt bien rémunérées. Nul besoin de préciser à Erin qu’il s’agissait en réalité d’opérations criminelles. Ne pas y penser. Simplement profiter de la douce atmosphère qui entourait le trio.
Au bout de quelques minutes, la tenancière finit par s’approcher d’Unaëlle en lui tendant leur commande. « Voilà pour vous, Madame ! » Déboursant une poignée de Liens, la rose les échangea contre les victuailles tant attendues. Aussitôt, un Irae bondissant tenta de s’emparer du butin chaud et parfumé que l’ex-Chasseresse tenait dans sa main. « Attends, Irae. » gronda-t-elle sans colère. « On va aller s’installer un peu plus loin, non ? Ce sera plus pratique pour manger. » Cherchant du regard un endroit où ils pourraient s’asseoir quelques minutes pour y déguster leur repas, Unaëlle finit par repérer la margelle d’une petite fontaine sur l’une des rues transversales. D’un signe de la tête, elle indiqua sa destination à Erin, et les trois compagnons se frayèrent un chemin à travers la foule.
Assise sur le bord de la fontaine, la pierre froide se frayant un chemin à travers le fin manteau dans lequel elle s’était emmitouflée, Unaëlle savoura avec délectation les brochettes au fromage. Délicieuses. « Avec mon équipe, on adorait les brochettes. C’était notre plat … notre plat fétiche. Celui qu’on s’offrait à chaque retour d’entraînement ou de mission. » expliqua-t-elle à Erin. De nouveau, les souvenirs transpercèrent l’esprit fragile de la trentenaire. Souvenirs qu’elle dissipa d’un geste de la tête, faisant voltiger autour d’elle sa chevelure endiablée. « Mais ne parlons pas de moi. » sourit-elle tristement. « Alors, raconte moi, Erin, qu’est-ce qui t’a poussée à entrer à Beacon ? J’imagine que ça ne doit pas être facile … » Elle eut un regard pour Irae, occupé à dévorer goulûment ses brochettes de poulpe en s’en barbouillant les joues et le nez. « … de passer tant de temps loin de tes proches, non ? »
Erin Samed Sujet: Re: Emportés par la foule. - Unaëlle & Erin Mar 8 Déc - 21:57
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Unaëlle était une personne particulièrement sympathique bien qu’elle semblait elle aussi avoir ses propres moments sombres. En effet, lorsqu’elle commença à évoquer le sujet de son équipe, celle-ci se ravisa rapidement et détourna la conversation de manière adroite, en effet mais pas assez pour détourner l’attention d’Erin, bien que celle-ci n’avait pas insisté. Ce n’était pas la première fois qu’elle entendait des sous-entendus sur la fin tragique d’équipe et cela ne faisait que nourrir ses angoisses vis-à-vis de sa propre équipe : AUBE. Et si le soleil ne se levait plus pour les quatre roux un jour ? Ils pouvaient se séparer où l’un d’entre eux pourrait plonger dans un sommeil éternel .... Secouant la tête, elle chassa rapidement ses pensées négatives pour se concentrer sur l’instant présent, aux côtés de son frère et de la rosée. Oui, c’est ce qu’il fallait faire !
Les commandes de chacun récupérées, la plus âgée proposa de se poser un peu plus loin, désignant alors une petite fontaine en pierre dont le rebord serait parfait pour s’asseoir. Le trio s’y était donc rapidement dirigé. La pierre était froide et si Irae, emmitouflé dans son manteau épais ne ressentit pas une once de cette basse température, ce ne fut pas le cas pour son aînée qui frissonna à cause de la légère veste sur son dos. Plantant un petit pic de bois dans une des boulettes de poulpe elle ignora cette sensation désagréable et la tendit au petit garçon bien pressé de manger.
- Fais attention, c’est chaud. D’accord ?
Mais il n’avait pas vraiment écouté, croquant dans la boulette sans hésitation avant de sourire, visiblement très satisfait du goût malgré le fait qu’il se battait avec la chaleur de la nourriture, sous le rire un poil moqueur d’Erin.
- Je t’avais prévenu ~
Et la seconde d’après, elle fit de même, ayant alors la même réaction qu’Irae, entre délice et douleur. Unaëlle aussi profitait bien du repart, replongeant dans les souvenirs de son équipe, ce qui fit tendrement sourire l’adolescente, presque avec un côté maternel.
- C’est un assez beau souvenir ! Mon équipe et moi aimons jouer de la musique pour se détendre ~
Irae ajouta même, la bouche à moitié pleine.
- Et Erin elle chante trop bien !
Remarque que la jeune femme avait ignoré en rougissant un peu, se reconcentrant sur sa rencontrer du jour, l’observant alors avec un peu plus d’attention. Des cheveux rosés, des nœuds de satin de la même couleur sur ses vêtements ... Et si ... ? Devait-elle poser la question ? Son hésitation laissa le temps à la diplômée de Heaven de poser sa question. Voyant que le petit garçon avait fini de manger sa part, elle lui essuya le bout du nez avec une serviette puis lui fit signe d’aller jouer juste à côté avec un groupe d’enfant, le gardant bien sûr à l’œil avec une attention toute particulière.
- C’est vrai que c’est compliqué d’être loin de ma famille. Je suis l’ainée de 3 petits frères et d’une petite sœur et dès fois, j’aimerais pouvoir passer plus de temps avec eux mais si je suis à Beacon, c’est pour les protéger. Je serais prête à tout pour eux ... Je les ai protégés de nos parents, puis d’un grimm quand j’avais 10 ans et je suis bien déterminée à continuer. Ils sont ce que j'ai de plus cher à les yeux.
Dans son regard, se mélangeait passion et tristesse. Elle aimerait pouvoir leur offrir une meilleure vie, plus de confort et être plus présente dans leur vie mais elle aimait aussi sa vie à Beacon et comptait bien s’élever le plus possible dans le monde des huntmens afin de pouvoir les protéger de n’importe quoi et s’il le faut, même d’elle-même. Il y eu un long moment de silence pendant lequel la jolie rouquine se perdit dans ses pensées et dans ses souvenirs. Souvent, quelques scènes d’horreurs lui revenaient sous forme de cauchemars. Elle avait beau vouloir s’en convaincre, elle n’était pas totalement passé au-dessus de tout cela. Comment le pourrait-elle quand sa peau en gardait les traces ? Pourtant, un sourire vint tout de même étirer ses lèvres et la rousse se décida enfin à poser la question qui fâche.
- Dis-moi Unaëlle, l’un de tes anciens partenaires ne serait pas Aethrus ? C’est long à expliquer mais je l’ai rencontré il y a quelques temps et bien des choses me font croire que c’est le cas. Il avait ... Cette même tristesse en parlant de son ancienne équipe et il a gagné ce ruban ... Le même genre de ruban qu’on retrouve sur ta tenue.
Sa théorie était peut-être un peu folle à la vue du peu d’informations qu’elle possédait et pourtant, elle sentait qu’elle visait juste. Son instinct lui avait toujours été fidèle après tout. Lentement, son regard couleur améthyste s’était posé sur la chasseresse avec un mélange de douceur réconfortante et de respect.
- Je ne demande pas de détail, promis. Je vois bien que le sujet est ... délicat. Et puis tu ne me connais pas tant que ça, rien ne te force à être honnête avec moi.
Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: Emportés par la foule. - Unaëlle & Erin Sam 12 Déc - 22:53
La doucereuse et brûlante texture des brochettes explosa contre le palais d’Unaëlle, répandant dans sa bouche les mille et uns arômes que la rose appréciait tant. Combien de fois avait-elle savouré ces mêmes plats, avec son équipe, en rentrant de mission ? Tout cela lui paraissait si loin désormais … L’interaction entre les deux jeunes rouquins, à ses côtés, était des plus charmantes. Derrière leurs cheveux d’aube et leurs attendrissantes maladresses, l’ex-Chasseresse ne put que sentir poindre la réelle complicité que les unissait l’un à l’autre. L’affection presque palpable entre ses compagnons du jour arracha un sourire à Unaëlle. Relevant la tête vers le ciel, la criminelle eut un sourire. Non. Pas la criminelle. La jeune femme eut un sourire. Il s’agissait de l’un de ces instants bénis où elle n’avait pas à dissimuler ses émotions, ni à se montrer plus dure qu’elle ne l’était. Pas de sbires à diriger, pas de livraisons à assurer, pas besoin d’enfouir son humanité derrière cette immense croisade contre les Faunus qu’elle avait fait sienne. Non, rien de tout cela. Simplement un repas, en plein hiver, sur la margelle d’une fontaine, avec deux enfants roux. Simplement un moment, un sursaut de douceur dans la bulle sombre qu’était devenue son existence. Un moment où elle pouvait laisser quelqu’un s’approcher sans grogner ou sans mordre. Princess pouvait prendre congé quelques instants, avec son masque noir et tous ses remords. De la bouche d’Irae, elle apprit qu’Erin chantait. « J’aimerais beaucoup vous entendre, toi et ton équipe, Erin. » sourit-elle sincèrement. Unaëlle le pensait véritablement. Mais elle n’ajouta pas que, pour cela, il faudrait qu’elle pénètre l’enceinte d’une des écoles de Chasseurs et Chasseresses. Que même si elle avait toujours pris soin de dissimuler son identité, elle n’était pas folle au point de se jeter dans la gueule du loup.
L’instant, comme suspendu dans le temps, parut propice à la confidence, puisqu’Erin livra à la rose un peu de ses tourments, ceux-là même que la criminelle avaient perçu derrière la fêlure de ce sourire. Un long silence accueillit sa déclaration avant qu’Unaëlle n’osât rebondir. « Que veux-tu dire, protéger de vos parents ? N’est-ce pas plutôt le rôle des parents que de protéger leurs enfants ? » En l’espace de quelques battements de cils, la rose imagina le pire. Des parents absents. Des parents maltraitants. Elle sentit l’indignation croître dans sa poitrine. Comment pouvait-on délaisser, comment pouvait-on faire du mal à de petits êtres aussi adorables qu’Irae et sa fratrie ? Elle espéra de tout cœur avoir mal interprété les paroles de son interlocutrice. Pour Unaëlle, qui avait grandi dans le plus protégé et choyé des royaumes avant que tout ne s’effondre, rien ne comptait plus que la famille. Des familles, il y en avait de plusieurs sortes, bien sûr. Il y avait bien longtemps que les Stoneglass n’étaient plus rien qu’un mot. Un nom désincarné pour une famille peu à peu réduite en cendres de la main de la princesse. Et l’équipe AZUR … eh bien, l’équipe s’était brisée elle aussi. Comme autant de miroirs difformes, tous les foyers qu’Unaëlle avait pu se trouver s’étaient éparpillés en un millier de morceaux dissemblables. Parmi les bris de verre qui jonchaient le sol de sa vie, la rose avait dû avancer, inlassablement, se changeant peu à peu en pierre pour ne pas que sa tristesse guillotine son âme. C’était seule qu’elle s’était avancée, encaissant doucement les obstacles. Que se serait-il passé si quelqu’un avait été à ses côtés, l’avait soutenu ? Un Irae, des petits frères et sœurs dont elle aurait pu s’occuper, comme du temps ou Téodore Adel et Mia était tout son royaume. Que serait-elle devenue, alors ? Tristesse dans l’âme, Princess fit le sombre constat qu’elle ne pourrait jamais le savoir.
Heureusement, Erin n’aurait pas à subir les mêmes dommages qu’elle. Unaëlle fut prise d’une soudaine envie de serrer la jeune fille contre son cœur. Juste pour s’assurer qu’il battait toujours. Mais elle s’en empêcha. Hors de question d’user d’une telle familiarité avec une étudiante Valienne qu’elle venait seulement de rencontrer. Elle serait passer pour folle, ou pis encore. Fort heureusement, la rousse demoiselle ne s’enfonça guère dans le mélodrame, et préféra planter son regard d’un sombre mauve dans celui d’Unaëlle pour lui poser une question. La question. Celle qui changeait tant de choses. Et si peu à la fois. « Ae … thrus ? » s’entendit-elle articuler. Aethrus. Aethrus. Aethrus. Comme cela faisait longtemps que ce nom n’avait pas franchi ses lèvres. L’inspiration initiale du a, du e, la rudesse du t et du r pour finir sur le sifflement caressant du s. Aethrus. Aethrus. Incapable de produire le moindre son supplémentaire, la rose resta bouche bée. Un insondable magma de pensées inachevées déferla dans son crâne, s’écrasant contre les parois de son être comme un confus raz-de-marée difforme. Le visage de son ancien co-équipier s’imposa dans son esprit. Les mèches noires qui s’aventuraient sur ses tempes. Le large sourire qui s’étirait en permanence sur ses lèvres. La puissance contenue de son regard, la bienveillance de son rire, de … Aethrus. Pour qui elle aurait tout donné. Jusqu’à sa vie. Jusqu’à son âme. Pour qui elle serait allée en enfer, pour qui elle aurait affronté une armée. Aethrus qui avait dérobé son cœur sans s’en apercevoir et l’avait piétiné sans même le vouloir. La raison pour laquelle elle était partie. La raison pour laquelle elle serait revenue, si seulement … A quand remontait leur dernière discussion ? 5 ans, 6 ans auparavant ? Et, au détour d’une conversation à bâtons rompus avec une petite étudiante de Beacon, il fallait qu’il ressurgisse sans crier gare ? Non. C’était trop inopiné, trop invraisemblable, trop impossible. « Il … il y avait effectivement un Aethrus dans mon équipe … du temps de l’Académie. » parvint-elle à se reprendre après s’être éclairci la gorge. « Mais je doute que tu l’aies croisé. Il vient de Mistral, tout comme moi, et il est Chasseur. Je ne vois pas ce qu’il serait venu faire ici, à Vale. » Le sourire de la rose refit surface. Non, vraiment. Il ne pouvait pas s’agir du même Aethrus. Aethrus n’était qu’un prénom. Elle en connaissait un, Erin en avait croisé un autre, voilà tout. Et puis, quand bien même cela serait le même Aethrus, elle ne l’avait pas vu depuis des années. Elle voyait mal comment on aurait pu appeler cela « connaître ». Elle n’aimait plus Aethrus. Elle n’avait plus de sentiments pour lui. Elle ne le connaissait même plus. Il n’était que le souvenir d’un amour passé qu’on chérit et qu’on idéalise, heureux et douloureux à la fois. Une petite bulle de félicité qui avait éclaté à l’instant où elle avait choisi de partir.
Malheureusement, l’étudiante était formelle : il s’agissait bel et bien de la même personne. Aethrus Caeruleus. Seul, unique en son genre, avec ses cognées bien trop lourdes et son air d’enfant toujours émerveillé. Aethrus avait croisé Erin. Il était vivant. Il était à Vale. Il venait à Beacon. Il avait gagné un ruban rose pour elle.
Erin Samed Sujet: Re: Emportés par la foule. - Unaëlle & Erin Mar 15 Déc - 14:24
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Le regard de la jolie rousse s’était à la fois attendri et assombri à la question d’Unaëlle, qui ne semblait pas pouvoir imaginer que des parents soient violents, cruels ou même incapables quant il s’agit de leurs enfants. Malheureusement, c’était la réalité de ce monde. Se perdant dans ses souvenirs sombres, elle répondit simplement.
- C’est une longue histoire loin d’être heureuse et je préférais éviter qu’Irae ne nous entende ...
Son ptit bout de chou ... Ses oreilles étaient trop innocentes pour écouter l’histoire de la famille Samed. Peut-être plus tard, quand il sera plus grand ? Plus à même d’encaisser la triste réalité.
- Comment pourrais-je briser le cœur de mon petit frère adoré, pas vrai ?
Elle lui offrit un sourire maladroit, comme s’il pouvait se briser au moindre instant. Cette partie de la conversation se termina ainsi pour diverger sur Aethrus et la supposition du lien entre la rosée et le chasseur aux yeux bleus. Erin comprit immédiatement qu’elle avait fait le bon rapprochement entre les deux personnes mais, non pas pour le meilleur mais bien pour le pire, au vu de l’expression qui ne tarda pas à envahir le visage de la demoiselle. La jeune étudiante sentit la culpabilité lui poignarder le cœur avec violence. Elle n’avait jamais été très douée pour prendre des pincettes avec les gens et bien qu’elle eût fait des progrès, ce n’était visiblement pas encore assez. Elle s’apprêtait à s’excuser et à changer de sujet quand Unaëlle confirma ses pensées. En effet, par le passé, elle faisait équipe avec un jeune homme portant ce prénom. Erin en était sûre maintenant : Les deux demoiselles connaissaient bien le même Aethrus, enfin, si la rousse pouvait vraiment dire « connaître ». Après tout, elle ne l’avait rencontré qu’une fois et pourtant, sans en connaître les détails, elle comprenait qu’un lien fort unissait les deux chasseurs.
- Je suis désolée, c’était totalement déplacé et je-
Elle avait était interrompue par la venue du petit garçon qui avait de nouveau attrapé la main des deux jeunes femmes avec son grand sourire plein de joie et d’innocence, les joues légèrement rougies après avoir couru partout avec d’autre enfant. Tout excité, il se mit à demander.
- On peut aller voir les fleurs maintenant ? Il y aura peut-être des roses juliettes ! C’est la même couleur que les cheveux d’Unaëlle, c’est trooooooooooop joli !
Un peu désemparée par la soudaine apparition d’Irae, Erin s’était redressé en se massant la nuque, le sac de takoyaki pendant au niveau de son coude.
- Et bien si Unaëlle veut toujours nous accompagner, ce serait avec plaisir ... !
Du regard, elle avait indiqué à la chasseuse qu’elle n’était pas obligée d’accepter la proposition, surtout après les derniers évènements.
Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: Emportés par la foule. - Unaëlle & Erin Ven 18 Déc - 15:14
L’intuition d’Unaëlle, à son grand désarroi, semblait avoir été la bonne : le regard d’Erin ne fit que s’assombrir à la mention d’une autorité parentale visiblement bien défaillante. Brièvement, elle sentit la culpabilité l’étreindre à l’idée d’avoir agité des souvenirs visiblement douloureux dans l’esprit jovial de son interlocutrice. Qui éluda la question, invoquant la présence d’un Irae toujours courant sur la place avec d’autres enfants. La rose eut un sourire désolé face à l’affection manifeste et presque maternelle qu’Erin portait à son cadet. Bien sûr, elle n’avait aucune intention d’agiter un passé délicat sous le nez des deux charmants jeunes gens avec qui elle partageait son repas. A la mention d’Aethrus, Unaëlle avait vaguement espéré que l’agitation soudaine de ses pensées ne serait pas lisible sur son visage. Visiblement, c’était peine perdue : la jolie rousse se confondit en excuses, sans doute craignant d’avoir été trop loin elle aussi en évoquant son ancien co-équipier. L’ex-Chasseresse n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que déjà le petit Irae revenait vers elles, essoufflé mais ravi, et tirait de sa menue menotte la manche d’Unaëlle et de son aînée. Le garçonnet, avec ses yeux immenses et son sourire si enthousiaste, était extrêmement attendrissant. Un instant, la pensée d’Aethrus déserta l’esprit de la rose. « On peut aller voir les fleurs maintenant ? Il y aura peut-être des roses juliettes ! C’est la même couleur que les cheveux d’Unaëlle, c’est trooooooooooop joli ! » s’extasia-t-il en regardant alternativement sa sœur et la sauveuse de son doudou. La criminelle n’avait jamais entendu parler de roses juliettes, aussi se contenta-t-elle de sourire avec douceur au petit garçon. « De la même couleur que mes cheveux ? Je demande à voir ! » glissa-t-elle avec malice. Debout à côté d’elle, Erin lui lança un regard éloquent : elle n’était pas obligée de venir avec eux si elle n’en avait pas envie. Une question silencieuse, une muette excuse pour avoir éludé sa question et abordé un sujet apparemment difficile, sans doute.
Le regard vert d’Unaëlle se fit apaisant, et, soulevant le petit Irae pour le jucher sur ses épaules, elle répondit à l’aînée : « Bien sûr, que je vais venir ! Ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir des roses juliettes, n’est-ce pas ? » Le rouquin sur ses épaules poussa un cri de joie, agitant ses petits bras dans tous les sens tel un sémaphore des temps modernes. La Mistralienne avait, évidemment, allégé la masse du garçonnet, sans quoi il lui aurait certainement été impossible de le porter sur son dos avec autant d’aisance. Avec un sourire sincère pour Erin, elle donna le signal du départ : « Eh bien, allons-y ! C’est par où, Irae ? » Sur ses épaules, un guide miniature lui indiquait la voie à suivre parmi le dédale des rues. Au vu de la période de l’année, précédant les festivités d’hiver de quelques jours seulement, la capitale Vale grouillait de touristes en tous genres qui venaient admirer les créations d’un marché artisanal des plus sympathiques. Unaëlle profita de ce que les tendres oreilles d’Irae soient bien au-dessus des leurs pour reprendre le cours d’une discussion plus sérieuse avec Erin. « Désolée d’avoir réagi étrangement toute à l’heure. » s’excusa-t-elle. « C’est juste que, Aethrus et moi … » Quoi ? Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir dire ? Qu’ils étaient co-équipiers ? Qu’elle avait cru qu’ils seraient plus que des co-équipiers ? Qu’elle avait nourri une flamme amère durant toutes leurs années d’études pour se voir systématiquement rabrouer par la candeur et l’aveuglement du bûcheron ? Qu’elle avait fui tant il lui paraissait intolérable qu’Aethrus puisse voir à quel point son cœur était meurtri ? Il y avait des mois que la pensée même du jeune homme ne l’avait pas effleurée. Elle avait tourné la page. Naïvement, Unaëlle songea qu’elle aurait plaisir à le retrouver, simplement. Deux amis partageant un repas et un fou rire, combattant côte à côte les monstres peuplant la région comme la monotonie d’un quotidien parfois lourd d’ennui. Comme au bon vieux temps. Mais la rose écarta cette idée de son esprit. Non. Elle n’était plus l’étudiante sensible et chaleureuse qu’Aethrus avait connue. Elle avait fait son choix, emmuré son palpitant dans une armure de verre trempé, et s’était aventurée sur le chemin du crime. Si le bucheron la revoyait aujourd’hui … il aurait certainement honte de ce qu’elle était devenue. Et ce serait tant pis pour lui. Un raclement de gorge lui fut nécessaire avant de poursuivre. « Nous étions co-équipiers à Haven. Très proches. Trop proches, peut-être. J’étais amoureuse de lui, à l’époque. J’aurais fait n’importe quoi pour le protéger, pour rester avec lui. Mais il ressentait pas la même chose, alors … » D’un battement de cils léger, Unaëlle chassa le fugace picotement qui l’alertait du réveil de ses glandes lacrymales. Sans rien laisser paraître. « Alors je suis partie ! C’était très immature de ma part. » confessa-t-elle. « Et je ne l’ai pas revu depuis ! » Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Avec un sourire forcé pour Erin, la rose conclut de plus belle : « Peut-être aurais-je la chance de le recroiser dans les jours qui viennent ! » Menteuse. Menteuse. Menteuse.
Tu le sais, que tu ne le verras pas. Tu es là pour prendre des Faunus, pour étendre ta principauté. Ne laisse pas le fol souvenir de tes amours adolescentes te dévier de la voie que tu as choisie. Tu n‘as plus le choix. Plus le choix. Cela fait plusieurs années que tu n’as plus le choix. Pas de retour en arrière. Tu ne peux qu’avancer. Tu le sais, que tu l’as revu depuis votre diplôme. Il est là, affleurant sous la surface, ce souvenir qui te vrille le ventre et te lacère la poitrine. Tu veux l’oublier, l’enterrer, le brûler, effacer de ta mémoire la douleur, mais c’est illusoire. Tu ne pourras jamais, jamais le rendre heureux.
Lorsqu’ils arrivèrent enfin à la rue indiquée par Irae, celui-ci tapota la tête de sa monture rosée pour se faire redéposer au sol. Unaëlle, redéposant à ses pieds le petit garçon surexcité, chassa d’un mouvement de tête le sujet d’Aethrus. Le bucheron faisait partie du passé. Et la rose était trop occupée à savourer le moment présent.
Erin Samed Sujet: Re: Emportés par la foule. - Unaëlle & Erin Dim 21 Mar - 21:21
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La rosée était une personne visiblement très agréable vu la manière dont elle avait acceptée de répondre à la requête du plus jeune des rouquins. Oui, Irae était mignon mais aussi terriblement énergique et passionné et ça pouvait se montrer à la fois épuisant et intimidant. Pourtant elle restait de la manière la plus naturelle qui soit, soulevant même le petit garçon pour le porter sur ses épaules et ce, avec une facilité surprenante. Soit elle avait une sacrée force, soit elle avait un truc ! Cela titilla automatiquement la curiosité de la jolie rousse qui dû de nouveau se retenir. Elle avait déjà touché un sujet compliqué, autant évider un autre incident ... Ainsi, le joyeux petit trio aux chevelures aurore se mit en route en direction du fleuriste où ils trouveraient les fameuses roses Juliette, si appréciées par le cadet. C'était d'ailleurs lui qui servait de guide ! Erin l'observait avec un petit sourire, marchant au même rythme que la jeune adulte. Jeune adulte qui ne tarda pas à reprendre la conversation qui avait été interrompue un peu avant.
Aethrus et Unaëlle avaient été partenaires. Oui, ils étaient dans la même équipe lors de leurs études à Heaven. Tellement proche que la rosée avait craqué pour son camarade de classe. Un amour non-réciproque ... Vraiment ? Elle en doutait. Elle avait vu l'expression de l'ancien chef de l'équipe d'azur lorsqu'il avait enfin mit la main sur ce ruban dont la teinte était exactement la même que celle de la chevelure de la chasseuse. Pourtant, les choses avaient dérapé. Unaëlle avouait avoir prit la fuite et le regret se lisait sur son visage. Erin lisait à travers ce sourire forcé avec une facilité déconcertante. Face à cette déclaration, la manieuse de double lame d'AUBE s'était mordue la lèvre. Elle voulait parler mais était-ce vraiment la bonne chose à faire ? Et puis au diable la prudence ! Elle regretterais de ne pas avoir parlé et puis, elle se sentait assez bien placée pour parler à ce sujet ! Après tout, elle ...
- Ce n'est jamais trop tard pour changer d'avis Unaëlle.
Son regard améthyste était plongé droit dans celui de la femme rencontrée il y a peu. Erin se sentait proche d'elle pour diverses raisons mais le fait qu'elles vivaient des situations semblables la poussait à intervenir. Elle ne voulait pas que cette femme passe à côté de l'amour de sa vie pour une raison aussi stupide que la fierté. Ce serait trop bête.
Unaëlle n'eut pas le temps d'ajouter un mot. Le petit trio venait en effet d'arriver chez le fleuriste et la joie de vivre d'Irae avait tout submergé sur son passage. La lourde conversation n'eut d'autre choix que de se terminer. L'enfant courait à travers les longues rangées de fleurs qui dégageait un parfum doux et prenant à la fois. Les couleurs étaient vives, éclaircissant les froides ruelles et les gens souriaient. Visiblement, les fleurs avaient un pouvoir !
Erin se lança à la suite du petit garçon en lui demandant de faire attention à ne pas trébucher, vu comme il était excité ! Finalement, le petit se dirigea immédiatement vers de grands pots remplis de roses, rose pâle justement. Il supplia un instant sa soeur du regard qui ne tarda pas à craquer et ainsi, ils en achetèrent 7 ! 7 roses qu'Irae ne tarda pas à emmener vers la sauveuse de doudou.
- Unaëlle ! Unaëlle ! Regarde, les roses juliettes !
Et au lieu de les lui offrir, il s'accroupit, sans prévenir, avant de tordre les tiges. Ses petites mains habiles s'activèrent, précises, habiles et en quelques minutes, il réalisa une couronne avec les roses achetées. Une couronne qu'il voulu mettre sur la tête de sa nouvelle amie, lui faisant signe de se baisser. Quand celle-ci fut posée sur sa tête, il s'exclama.
- Whaou ! Tu es trop belle ! Tu ressembles à une princesse !
Erin était restée un peu à l'écart, échappant un petit rire à cette vision si adorable et douce. Irae était innocent mais il savait comment toucher le cœur des gens.
Unaëlle Stoneglass Sujet: Re: Emportés par la foule. - Unaëlle & Erin Jeu 1 Avr - 18:28
Le début d’après-midi, soleil au zénith, commençait à être vraiment doux pour la saison. Irae sur les épaules, Unaëlle progressait doucement dans les ruelles bien agitées. Elle appréciait ces deux jeunes gens, la future Chasseresse, le rouquin … le moment était doux, serein comme une nuit de printemps qu’elle dispersait aux quatre vents. Les yeux parme entêtants d’Erin étaient plongés dans les siens, tandis que l’apprentie Chasseresse affirmait avec l’ombre d’un sourire qu’il n’était jamais trop tard pour changer d’avis. Ses lèvres s’étirèrent doucement, grimace plutôt que sourire. « Oui … oui, peut-être. » Menteuse. Tu as trop de sang sur les mains, trop de souvenirs à enterrer. Même si tu le retrouves, même si tu peux enfin lui dire ce que si longtemps tu as eu dans la muraille de ton cœur cassé, il est trop tard, Unaëlle. Trop tard pour l’aimer. Trop tard pour être aimée. Tu n’as rien oublié de lui, mais il a tout oublié de toi. Et si il n’a pas oublié, est-ce-que ce n’est pas encore pire ? Qu’il ait ces souvenirs de toi, souvenirs que tu as trahis en faisant les choix qui t’ont menée là. Il n’y a pas de retour en arrière, et il n’y en aura jamais. Menteuse. Heureusement le trio arriva, et un Irae surexcité demanda à sa douce monture de le déposer sur le sol carrelé du magasin de fleurs. Courant entre les rayonnages, attirant leur attention, tantôt sur des roses, tantôt sur des jasmins, des bégonias ou des tulipes. Adorable. La rose flâna dans les rayons, apaisée par les couleurs vives, les bonnes odeurs et l’atmosphère qui faisait de l’après-midi presque le précurseur d’un rêve. « Prend soin de tes co-équipiers, Erin. Vraiment, prend soin d’eux. » Alors qu’elle s’éloignait un peu, Unaëlle fut ramenée sur terre par un Irae satisfait qui tenait dans ses mains d’enfants une poignée de roses juliettes. « Unaëlle ! Unaëlle ! Regarde, les roses juliettes ! » Le petit garçon s’accroupit, pliant de ses doigts enfantins les tiges aux épines maladroites. Intriguée et comme attendrie, l’ex-Chasseresse s’agenouilla, contemplant avec attention le travail d’artisan de son jeune compagnon. Déjà Erin venait vers eux, et la rose releva la tête pour lui adresser un sourire. 7 roses. Tressées, entremêlées, formant une couronne délicate. Autant de filaments végétaux qu’il n’y avait de jour de la semaine, ou bien qu’il n’y avait d’années depuis qu’elle avait revu Aethrus. 7 roses, autant de promesses, qu’Irae posait sur sa tête avec un glapissement ravi. « Whaou ! Tu es trop belle ! Tu ressembles à une princesse ! »
Unaëlle se redressa doucement, une sourire rivé sur ses lèvres. 7 roses, multiples, et qui formaient une seule couronne, une seule et même identité. Il n’y avait pas à choisir. Elle pouvait être l’une et l’autre. La Criminelle imperturbable, qui oeuvrait pour le bien de tous dans les méandres de l’illégal. L’ex-Chasseresse au cœur brisé, qui voyait partout dans la ville se dessiner la vie d’avant. Elle pouvait être l’une et l’autre. La solidité, les débris, la pierre et le verre. Stone. Glass. La brisée et la couronnée. Unaëlle Stoneglass et Princess. Elle sourit à ses compagnons, partageant sa route d’infortune pour le temps d’un après-midi. « C’est peut-être parce que je suis une princesse. » glissa-t-elle avec un clin d’œil. Tout était simple et enivrant. Un après-midi parenthèse, qui devenait indispensable bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Elle pouvait être l’une et l’autre, selon l’endroit et le moment, selon le masque ou la couronne. Elle pouvait être qui elle voulait. Et sans doute cela suffirait.
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